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le bonheur

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bonheur - malheur - misère - inquiétude - souverain bien - bien / mal - satisfaction - plaisir - joie - sérénité - félicité - béatitude - contentement - apathie - ataraxie - autarcie - hédonisme - eudémonisme - fortune - morale - vertu - devoir - sagesse - utilitarisme - intérêt -
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 le bonheur

édition originale 30-03-2002
actualisée le 13-12-2008

Notion

Il faut d'abord remarquer que le bonheur désigne un état durable, non une simple impression agréable éphémère (= le plaisir). C'est donc de façon stable que dans cet état, essentiellement psychologique, toutes nos inclinations (= tous nos penchants), sans exception, trouvent satisfaction. Il semble alors ne rien manquer à celui qui connaît le bonheur, c'est-à-dire à celui qui est heureux.

Etymologie Bonheur, comme heureux, vient de heur, rare car vieilli en français (...depuis le XVIIe siècle !), qui désigne "la bonne fortune", "la chance". On ne trouve plus guère ce terme heur que dans l'expression avoir l'heur de plaire à quelqu'un : ainsi, je n'ai pas eu l'heur de plaire à ce monsieur, signifie que je n'ai pas eu la chance de lui plaire, et laisse entendre, ironiquement, que le monsieur n'est pas très commode, mais surtout que son jugement est passablement imprévisible...

Le français heur dérive phonétiquement du latin augurium, "augure", "présage" (favorable ou non), qui prend plus spécialement un sens positif : "bon présage", "bonne fortune", "chance", "occasion heureuse". L'homme heureux, en ce sens initial, peut donc... s'estimer heureux de bénéficier ainsi d'un destin favorable, ou, plus modestement, dans une circonstance de la vie, d'avoir eu... la main heureuse.

Le mot heureuseté n'a pas pris (...malheureusement, diront certains, par bonheur diront les autres !), et c'est le mot bonheur qui s'est très tôt imposé en français (en métropole du moins) pour désigner l'état de celui qui est heureux. Littéralement, le bonheur désigne donc "la bonne fortune", "la chance" - comme dans l'expression par bonheur (ou porter bonheur) et l'expression au petit bonheur la chance est ainsi une sorte de pléonasme.

Illustration Le tableau de Girolamo Forabosco (1604-1679) en haut de la présente page, Diogène jetant son écuelle pour boire dans le creux de sa main, évoque un épisode de la vie de Diogène le cynique rapporté par Diogène Laërce :

« Voyant un jour un petit garçon qui buvait dans sa main, il prit l'écuelle qu'il avait dans sa besace, et la jeta en disant : Je suis battu, cet enfant vit plus simplement que moi ! »

Diogène Laërce, Vie, Doctrines & Sentences des philosophes illustres, Livre VI

...Est-ce donc si difficile d'être heureux ? Faut-il, pour y parvenir, engager de très nombreux moyens ? Et si le bonheur était, à l'image du dépouillement évoqué par la vie du philosophe grec, la simplicité même ?

Problèmes
  1. Peut-on s'accorder sur la nature du bonheur ?
Etre heureux... comment faut-il précisément l'entendre ? En quoi consiste le bonheur ?

Certes, le bonheur, c'est être heureux. Mais ce qui nous rend heureux, n'est-ce pas d'éprouver du plaisir ? Souligner l'universalité du désir d'être heureux, n'est-ce pas en effet invoquer le principe de plaisir, principe sensible élémentaire qui anime et oriente la vie de tous les hommes ? Le bonheur ce serait alors 'se sentir bien' en "profitant" de la vie, et en essayant tous les plaisirs.

Cependant, courir de plaisir en plaisir, est-ce bien cela, être heureux ? Etre heureux, est-ce s'agiter au point de s'étourdir ? Peut-on assimiler le bonheur à l'amusement, au divertissement ? D'ailleurs, la recherche du plaisir est une tendance naturelle, animale. Le bonheur, qui est humain, ne doit-il pas résider plutôt dans la tranquillité, ou, négativement, dans l'absence de trouble de l'âme ( = l'ataraxie) comme du corps (= la santé du corps éprouvée comme absence de douleur) ? Et puisque, probablement, le plaisir n'est pas toujours notre lot, le bonheur ne serait-il pas plutôt l'affaire de la pensée (= de l'intelligence, de la raison), qui, elle, est toujours en notre pouvoir ?

>> Ce qui est impliqué, dans cette alternative, c'est la question de la définition du bonheur, donc du mode d'être de l'homme heureux :

Le bonheur se confond-il avec la satisfaction sensible ?
     OU BIEN
avec la sérénité spirituelle ?

  1. Est-il en notre pouvoir d'être heureux ?

Etre heureux... cela dépend donc de nous ?

Rappelons l'étymologie : bon + heur, de augurium, "chance" => Cette étymologie suggère que le bonheur nous échoit... ou non, selon des circonstances qui nous échappent tout à fait. Nous sommes heureux par chance, malheureux par malchance (nous sommes alors, littéralement, 'in-fortuné' ). Nous serions donc heureux 'au petit bonheur la chance', de façon contingente, aléatoire, incertaine, et nous devrions avouer notre impuissance face aux événements ? On n'y pourrait donc rien ?

Pourtant, ne pouvons-nous pas employer notre liberté, qui est un pouvoir à nous rendre heureux ? Après tout, si les hommes sont malheureux, est-ce bien la faute du 'sort', de la 'malchance', voire du 'destin' ? Et s'ils sont heureux, est-ce seulement par 'hasard', par 'chance', ou parce qu'ils sont nés 'sous une bonne étoile' ? Ne devons-nous pas reconnaître que nous avons une part de responsabilité dans notre malheur ? Et dès lors, n'est-ce pas à nous de déterminer notre bonheur ? Ne sommes-nous pas maîtres de notre "destin", donc de notre bonheur ?

>> Ce qui est questionné ici, c'est donc la condition du bonheur, qui est la liberté humaine :

Le bonheur dépend-il de nous, de notre liberté ?
     OU BIEN
d'autre chose, le destin, notre "bonne étoile" [ par opposition au dés-astre ! ], le hasard, la richesse –- 'fortune' [ la bien nommée ! ] –, ou encore notre nature, l'état de la société, notre position sociale, "les autres" (etc.) ?

  1. Le bonheur est-il l'affaire de l'individu ?

Etre heureux... cela dépend-il de nous seuls ?

Le bonheur est mon affaire, et même : ce ne peut être qu'une affaire individuelle. En effet, on ne peut faire le bonheur des autres. D'ailleurs la société n'est-elle pas "une triste nécessité" (Schopenhauer) ?

Mais l'homme est un animal social, et même "un animal politique" (Aristote) : donc le bonheur est une question qui a un sens social et qui appelle des dispositions politiques. D'ailleurs, tous les hommes cherchent à être heureux ! Or l'union fait la force...

>> Ce qui est en question alors, ce sont les moyens du bonheur :

Le bonheur est-il communicable ? Doit-on même chercher à le propager ?
     OU BIEN
est-il l'affaire de chacun ?

  1. Le bonheur est-il à notre portée ?

Finalement, être heureux... est-ce possible ?

Le bonheur n'est qu'un idéal, une 'utopie'. Le bonheur est en effet un état stable. Or être bien en permanence est impossible... le bonheur est « un idéal de l'imagination » (Kant). Certains diraient même : la vie humaine, quoi qu'on fasse, est vouée au malheur (pessimisme).

Cependant, le bonheur n'est-il pas à notre portée ? Le désir d'être heureux n'est pas un vain désir : certains hommes en témoignent, qui sont heureux, ou savent se rendre heureux, et ils le reconnaissent. Le tout est de bien comprendre ce qui peut nous rendre réellement heureux.

>> C'est la question de la possibilité du bonheur. Question centrale, puisque, s'il est impossible d'être heureux, les problèmes précédents ne mériteraient même pas d'être envisagés : mais est-il impossible d'être heureux ?

Le bonheur n'est-il qu'un rêve, une utopie ?
     OU BIEN
est-il possible d'être heureux ?

  1. Le bonheur est-il le souverain bien ?

Toutefois, le bonheur... est-ce le souverain bien ?

Rappelons encore une fois l'étymologie : bon-heur : le bonheur, quelle que soit la façon dont on le conçoit, c'est être bien. Et il n'y a pas de plus grand bien que d'être bien, comme le confirme l'universalité du désir d'être heureux.

Mais le bonheur, est-ce vraiment le bien ? En effet, le bonheur n'a aucune valeur morale : être bien, ce n'est pas faire le bien, c'est-à-dire agir vertueusement, en accomplissant notre devoir (Kant).

>> C'est la question de la valeur :

Faut-il considérer le bonheur comme le souverain bien, la valeur suprême ?
     OU BIEN
ne voir dans le désir d'être heureux qu'une ambition égoïste et sans légitimité ?

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Audio exposés
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Le plaisir épicurien  audio : clic sur le bouton vert . . . 3'41"
en compagnie de Jacques RICOT
Source : Site Philosophie de l'Académie de Nantes
URL : http://www.ac-nantes.fr/peda/disc/philo


Le bonheur est-il le but de l'existence ?  audio : clic sur le bouton vert . . . 7'00"
en compagnie de Jacques RICOT
Source : Editions M-Editer
URL : http://mediter.podemus.com/?p=38


Encyclopédie
     WIKIPEDIA


Voir l'article sur le bonheur (31 Ko) copié de 
Liens => Le désir - L'existence & le temps

=>

La morale - Le devoir

=>

La liberté

Courrier

    Sujets :

L'homme peut-il accéder au bonheur ?
Ne peut-on être heureux que dans l'illusion ?
Le bonheur dépend-il de nous ?
« Le bonheur suppose sans doute toujours quelque inquiétude [...] » (une citation d'Alain)...
Peut-on désirer autre chose que d'être heureux ?
Ne désirons-nous que les choses que nous estimons bonnes ?

  Explications :

Spinoza : le sage s'interdit-il de prendre du plaisir ?

   Réflexions :

Vivre dans l'instant...
Que faire pour être heureux ?...
Pourquoi jouer de malchance ?...
L'idéal posé par le désir nous conduit-il à une impasse ?...



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