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édition originale 16-03-2003
actualisée le 12-05-2008

Ne désirons-nous que les choses que nous estimons bonnes ?...
12/01/2008

De Lisa2 le 12/01/2008 : "Bonjour. J'ai une dissertation pour le 15/01/08 et mon sujet est : « Ne désirons-nous que les choses que nous estimons bonnes ? »
Mon plan est :

  1. Ce que l'homme estime bon ou mauvais
  2. L'homme désire ce qu'il estime bon
  3. Mais il désire aussi ce qu'il estime mauvais
Je trouve que c'est un peu trop simpliste et je n'arrive pas à en trouver d'autre !! Sachant que je ne vois pas trop ce que je pourrais mettre dedans, je vous en supplie : aidez-moi ! Merci."

=> 18/12 : Bonjour Lisa. En effet, votre plan n'est pas vraiment au point... Il est vrai que vous dites en avoir conscience, donc mon appréciation ne doit pas trop vous froisser ;-)

Le manque le plus important, probablement, c'est que, du moins dans votre message, on ne voit paraître ni votre point de départ (= l'introduction), ni votre "point de chute" (= la conclusion)... et votre plan suggère que vous ne savez pas bien quoi dire. Ce qui d'ailleurs le confirme, c'est que vous vous demandez quoi «
mettre dedans », comme si trouver un plan consistait à remplir... un vide ! Rappelez-vous qu'avant de chercher un plan, qui est comme un itinéraire, il faut avoir une idée très claire du problème (qui sera énoncé dans l'introduction), mais aussi une certaine idée de ce que l'on veut finalement affirmer (dans la conclusion).

Sans "faire" tout à fait votre plan à votre place, vous pourriez prendre appui sur les quelques remarques suivantes : l'énoncé suggère que nos désirs manifestent des choix subjectifs ("
les choses que nous estimons"), mais qu'il se pourrait qu'ils ne soient pas réductibles à de tels choix ("Ne désirons-nous que"). Il faut alors se demander en quel sens, et pourquoi. Premier cas : nous pouvons penser que ce qui nous paraît d'abord bon ne l'est pas réellement. Il est vrai que ce que j'estime bon n'est pas nécessairement bon ; je peux m'en rendre compte, et désirer alors un bien qui ne soit pas simplement un agrément immédiat (= ce qui me paraissait "bon" dans une première approche). Deuxième cas : j'ai une estimation correcte de ce qui est bon, mais je désire pourtant ce que je sais être mal ; c'est le problème du "mal radical" (= désirer le mal comme tel, en toute clarté). Face à ces variations (du bien véritable au mal radical en passant par l'agréable ou l'utile apparent, qui peut être objectivement bon, ou mauvais, ou ni l'un ni l'autre), il faut sans doute alors convenir de l'obscurité originaire du désir, et, notamment, de sa formation. Savons-nous en effet pourquoi nous désirons ce que nous désirons ? Sommes-nous bien, ainsi que nous le croyons, les auteurs de nos désirs ? Peut-être pas (Spinoza, Freud...). Pourtant, nous pouvons dans une certaine mesure agir sur nos désirs (Epicure, Epictète, Descartes, et à nouveau Spinoza & Freud), par exemple les discipliner, les réorienter, les sublimer, voire y renoncer, et en former d'autres, etc. Dans une certaine mesure = sans doute pas tous et pas totalement (finitude humaine, fragilité de la raison face à la puissance de certains désirs,...).

En espérant vous avoir tout de même un peu "dépanné", je vous souhaite bon courage pour la suite.

Un petit conseil pour terminer : (re)voyez les questions de méthode attentivement (par exemple sur le présent site, dans la section <Démarches>.

Avec toutes mes...

-: Amitiés :- P h i l i a.

Référence du message : ID 124

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