Le sujet, c'est moi en tant que je suis doué de pensée. Le sujet n'est cependant vraiment lui-même que lorsqu'il a conscience de lui-même comme sujet. Cette conscience de soi qui fonde la subjectivité humaine suppose l'identité du sujet, c'est-à-dire sa permanence et sa stabilité à travers les changements qu'il traverse dans l'existence.

Chaque sujet ayant son identité propre, il convient de reconnaître la parenté entre sujet et individu ou personne. Toutefois, l'individualité psychologique n'épuise pas la notion de subjectivité. En effet, le sujet désigne aussi l'être connaissant, par opposition à l'objet connu. Or, la connaissance requiert l'effacement de l'individualité : le sujet connaissant, aussi appelé sujet logique, est le moi rationnel identique en tous les hommes. C'est cette universalité du sujet connaissant que chacun peut découvrir à travers l'expérience du cogito (Descartes : Je pense donc je suis). C'est d'elle encore qu'il est question chez Kant, qui affirme qu'au-delà des différences individuelles existe une conscience de soi pure rendant possible l'unité subjective, le sujet transcendantal.

Ce n'est vraiment qu'au XIXe siècle (chez Maine de Biran), sous l'influence de l'allemand Subjekt, que sujet en vient à désigner l'être pensant.