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le sujet

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sujet - subjectivité - identité - sujet / objet - subjectif / objectif - soi - moi - on - autrui - âme / corps - intersubjectivité - cogito - réflexion - existence - morale - esprit - liberté - personne - personnalité - personnage - individu - psychisme - pensée - perception - raison - conscience - inconscient - psychanalyse - phénoménologie -
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 le sujet

édition originale 27-10-2004
actualisée le 01-11-2007

Encyclopédie
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le sujet

Sommaire

Distinctions de base

Le sujet est à la fois ce qui est objet de la pensée et de la connaissance (on dit un sujet de dissertation) et le support de certaines autres réalités (actes, conscience, perception, droits, etc.).

Le mot sujet s'emploie ainsi en différents domaines :

  • le sujet grammatical, voir article de Wikipédia
  • le sujet logique, l'être auquel est attribué un prédicat
  • le sujet réel, l'individu

C'est ce dernier sens qui est surtout étudié ici, bien que tous ces sens soient liés au point que l'on puisse faire la critique du sujet en l'assimilant à un être purement logique voir à une fiction logique, fiction elle-même dérivée d'une habitude grammaticale trompeuse : par exemple, le fait de dire je dans une phrase ne serait en aucun cas la preuve que nous sommes un item auquel on prédique une qualité. Cet examen critique de la notion de sujet trouvera naturellement sa place plus loin dans cet article.

Mais, pour commencer, considérons l'idée de sujet en tant qu'elle renvoie à une réalité dont on peut dire :

  • qu'on lui attribue certaines qualités (corporelles, psychiques, morales, juridiques, etc.) : le sujet est une personne dont on parle et que l'on décrit. Cette personne existe dans le temps et l'espace comme un objet, alors que certaines de ses qualités demeurent absolument invisibles, inatestables. C'est autrui, dont on peut demander qui il est proprement et pour moi. On attribue également au sujet des qualités morales et des défauts, ainsi que des droits : le sujet peut être porteur de droits : droit de vivre, de penser, de se déplacer, etc. On lui attribue des devoirs : le sujet peut être soumis à une hiérarchie politique (par exemple, le sujet doit obéissance à son souverain) ou à une loi morale, i.e. à un devoir être (ce qui implique la responsabilité et la liberté du sujet). Dans ce cas, le fait d'être n'est pas suffisant pour constituer un sujet : il doit être, pour être.
  • qu'elle a la faculté de parler en première personne, i.e. de se désigner elle-même comme référence de son discours. La personne qui se considère en tant que sujet se rapporte à elle-même certains actes, des pensées, des perceptions, des sentiments, des désirs, etc. ce qui introduit l'idée du je, du mien, de ce qui m'est propre. De la question de ce qui est propre à un sujet, il est aisé de passer ensuite à une question constitutive du sujet : par quoi ou pour qui le propre est-il dit propre ?

En résumé, le sujet est une réalité tout à la fois métaphysique, existentielle, morale et politique. En tant que tel, le sujet est la notion fondatrice de l'humanisme et de la modernité, car, sans sujet, il n'y a ni science, ni valeur morale, ni démocratie.

En sens contraire, l'anti-humanisme nie la valeur et la dignité morale du sujet.

Problématisation possible

Une conception générale

L'une des conceptions les plus influentes de la philosophie occidentale moderne est que le sujet est dans l'identité de la conscience à travers le temps et dans la saisie immédiate de soi par soi en tant qu'étant. Cela fait deux thèses problématiques :

  • l'identité du sujet : peut-on penser un sujet qui ne soit pas identique ? La non-identité n'est-elle pas la négation de l'idée de sujet ? Le sujet peut-il exister dans le temps ?
  • la conscience de soi : cette conscience veut-elle dire que nous nous connaissons en tant que sujet ? L'idée de sujet n'est-elle que l'objet d'une croyance ?

Cette conscience fait la synthèse entre le sujet en tant que propre (ou moi-même en personne, le fait que j'existe) et sujet de la connaissance (sujet qui connait, qui se représente et ce que je suis). Le sujet, chez Descartes par exemple, est le ce pour quoi ou pour qui il y a une représentation, et donc également ce pour quoi ou pour qui il y a connaissance, y compris connaissance de soi-même. C'est là la racine de l'idéalisme moderne : le sujet est pensant, connaissant et, se sachant connaissant (identité du je), il existe dans la certitude de ce savoir : le sujet est la raison et se confond avec le je. Dans une autre langue, l'on dirait que le sujet, c'est l'universel, ou plus exactement, pour le cas de Descartes, qu'il tend à l'universel.

De cette conception, on peut dégager au moins deux grands courants de pensée :

  • le « je » est l'élément fondateur, le fondement ultime, indépassable : absorption de l'absolu dans le « je ». Le particulier, l'individuel est valorisé.
  • l'absolu seul est le sujet, en particulier sujet de l'histoire : absorption de l'individuel dans l'absolu. Cette conception tend vers le panthéisme : l'individu n'est pas le sujet de la pensée qu'il perçoit comme sienne, mais c'est l'idée, Dieu ou la nature. Cette dernière conception montre que l'on ne doit pas associer par habitude le sujet et l'individu, car il est possible de nier à ce dernier cette qualité : je ne suis pas un sujet, mais une certaine variation accidentelle dans ce qui existe. À l'inverse, si l'on conçoit l'individu comme sujet, cet individu doit présenter les caractéristiques d'une réalité consistante et peut-être même nécessaire.

Quelques difficultés

La réunion dans le sujet de la conscience et de la pensée a été dénoncée par plusieurs philosophes, dont Leibniz par exemple. Un problème parmi d'autres que soulève cette conception est que la représentation n'est pas le sujet, la conscience n'est pas la pensée ; la représentation est la représentation du sujet, et le cas possessif rend cette ambiguité :

  • la représentation appartient à un sujet qui la reconnait comme telle, il ne lui est pas extérieur. Quel est le rapport du sujet à ses représentations ? Que veut dire avoir des représentations ? Le sujet en est-il l'auteur, ou, à l'inverse, peut-il y avoir représentations sans sujet ?
  • la représentation représente un sujet qui se représente en tant que sujet... ; le sujet est dans la représentation. Comment le sujet est-il dans la représentation ? Quel est alors le mode d'existence d'un sujet ?

À la suite de ces questions, il est difficile de ne pas demander qui est le véritable sujet de la représentation ? Qui a conscience de ? Si c'est le sujet qui est dans la représentation, alors il faut admettre que ce sujet est à la fois dans la représentation en tant que représenté qui se représente et hors d'elle en tant que sujet à proprement parler. On en vient alors à cette conclusion qu'il n'y a pas du tout de sujet véritable dans la représentation : il n'y a seulement que de la représentation sans sujet. Nous concevons et ne concevons pas le sujet de la représentation...

Il ne pourrait donc y avoir de connaissance de soi par le moyen de la conscience. Autrement dit, la conscience de soi, l'auto-présentation de nous-même, est une conséquence du sujet, ou l'une de ses facultés, telle que le sujet n'y est pas en tant que cause. Appréhender une identité par la conscience (la conscience stable que je pense avoir de moi au cours de ma vie), c'est appréhender une série d'effets ou de symptômes d'une cause ou d'une série de causes dont je n'ai pas une intuition immédiate. Une autre conséquence importante pour l'interprétation du sujet est que nous avons une expérience de la conscience de soi alors que cette conscience de soi perçue comme telle est impossible : nous n'avons, à propos de la conscience de nous-même, que la croyance qu'une certaine réalité que nous percevons est un soi, un sujet, un noyau intime, nous n'en avons pas le savoir.

Le sujet en tant que tel se dérobe donc à la conscience, et il ne reste plus que l'idée formelle d'un sujet/cause/substrat d'actes et de pensées que nous reportons particulièrement à un nous-mêmes difficile à penser. On pense alors un sujet transcendantale, i.e. un sujet comme condition de l'action et de la pensée, ce qui implique que :

  • le sujet n'est nulle part dans le monde, il n'est pas donné, il n'est pas empirique ;
  • il n'est pas déterminé : on ne peut définir ce qu'est le sujet, ni lui appliquer les catégories de l'être (pour le dire trivialement : le sujet n'est ni grand ni petit, il n'a pas de couleur, etc.) ;
  • le sujet est la cause première de la causalité de la volition ;
  • le sujet est ce qui pense.

Sujet et moi semblent bien être deux choses différentes. En quelque sorte, mon moi n'est pas la cause de mes actes, car cette cause serait un sujet qui n'est pas un moi. Cette idée de sujet est ainsi dotée de faculté : volonté, entendement, etc. C'est le cas notamment en morale, lorsque nous attribuons des mérites ou des blâmes : la responsabilité que nous supposons suppose à son tour un sujet capable de répondre de ses actes et de ses pensées. Mais on voit le caractère circulaire d'une telle conception : pour comprendre le sujet, on se rapporte à des facultés du... sujet !

Cette difficulté fait apparaître l'obscurité inhérente du concept de sujet, obscurité déjà perceptible dans l'idée d'un acte du discours auto-référent : en disant « je », je produis un acte de discours qui ne se rapporte pas à l'objet que j'ai à l'esprit de la même manière, ou aussi clairement que si je dis par exemple : « elle » ou plus trivialement encore : « table. » Je suis l'objet même auquel je me réfère, et cette référence est constituée par le fait que c'est moi qui parle.

Obscurités du sujet

  • obscurité quant à nos perceptions : nous ne nous percevons pas entièrement ou pas du tout : le sujet, même s'il s'efforce vers la raison (qui, dans une conception classique, est son essence) n'est pas transparent à lui-même ;
  • obscurité quant au monde : le sujet, en tant que sujet de perception et de connaissance, est au sein d'un univers qui est pour lui lacunaire, opaque et inexpliqué ;
  • obscurité du sujet quant aux motifs de son action (désir, liberté, inconscient) ;
  • quant à son origine et sa nature : problème de l'inconscient.

Il apparaît ainsi que la conscience, loin d'être le sujet, entretient avec lui un rapport problématique ; l'aspect le plus significatif est le désir, cette tendance qui peut sembler irrationnelle (le sujet de l'action n'est plus la raison) et échapper au contrôle de la conscience, notamment lorsque cette conscience est morale.

Sujet et existence

Il ne suffit pas de demander ce que l'on entend par le mot sujet ; il faut demander de quelle manière il existe. Mais l'autre est aussi un sujet, ou supposé tel, et l'existence de l'autre pour moi ou pour un moi est aussi un problème.

Bibliographie

Source :



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