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la conscience & l'inconscient


 


Notions

Conscience : il n'est pas si facile de définir la conscience. Bergson estimait ainsi que toute définition de la conscience « serait moins claire qu'elle » : « Vous pensez bien, écrivait-il, que je ne vais pas définir une chose aussi concrète, aussi constamment présente à l'expérience de chacun de nous. » En un sens, en effet, la conscience ne m'est pas extérieure : "ma" conscience n'est pas une chose ou un "être", c'est l'activité par laquelle il y a des choses et des êtres. On peut d'ailleurs penser que définir la conscience comme « intuition (plus ou moins claire, plus ou moins complète) qu'a l'esprit de ses états et de ses actes » (Lalande, Vocabulaire de la philosophie), c'est faire intervenir une notion, l'intuition, qui est elle-même synonyme de conscience : toute définition de la conscience serait ainsi "circulaire" ! On ne pourrait donc en donner que des synonymes. Ainsi, être conscient, c'est s'apercevoir de ce que l'on est, comme de ce que l'on fait ou de ce que l'on dit, aussi bien que de ce qui se passe autour de nous. La conscience disparaît lors de l'endormissement, et nous revient, si l'on peut dire, au réveil. Comme dit Alain , « dans le sommeil, je suis tout ; mais je n'en sais rien ». J'y suis en quelque sorte sans y être, car privé de conscience. Etre conscient, c'est donc être présent, à soi comme au monde environnant.

Cette conscience spontanée, immédiate, est cependant capable de se représenter à elle-même. On parle alors de conscience réfléchie. La langue anglaise rend nettement compte de cette distinction : awareness désigne en effet la conscience immédiate, préréflexive, tandis que consciousness, dont la forme achevée est la conscience de soi (self-consciousness) renvoie à l'acte réflexif permettant l'introspection. Cet acte par lequel l'esprit se dédouble et s'identifie à la fois implique bien probablement une capacité spécifiquement humaine.

Dans les deux cas toutefois, la conscience est un fait psychologique. Or ce sens n'apparaît que timidement au XVIIe siècle. Antérieurement, la conscience désigne un fait moral : elle est alors le sentiment intérieur d'une norme du bien et du mal qui nous dit comment apprécier la valeur de nos actions. Ce sens ne s'est toutefois pas perdu en français, comme en témoignent les expressions en conscience, bonne (ou mauvaise) conscience, examen de conscience, cas de conscience, avoir un poids sur la conscience, libérer sa conscience, avoir une conscience professionnelle...

 

Inconscient / inconscience : l'inconscience désigne l'état de privation de conscience, par exemple dans le sommeil ou dans le coma. Par extension, le terme en vient à évoquer le manque de conscience, par exemple en parlant d'un automobiliste imprudent. Enfin, ce terme est parfois aussi utilisé pour caractériser des phénomènes qui excluent toujours la conscience, par exemple le comportement instinctif. L'inconscient, quant à lui, désigne une activité. L'idée est donc bien différente : elle évoque en effet une vie psychique inconsciente, et non une simple absence de conscience, et suppose de dissocier (contre Descartes et Locke) psychisme et conscience.

Enfin, le subconscient désigne l'activité psychique qui affleure la conscience sans y parvenir tout à fait. La psychanalyse lui a préféré le terme de préconscient.

Etymologie Conscience vient du latin, conscientia, formé sur cum + scientia. La langue française a tout de suite donné au mot une connotation morale, et le sens psychologique n'est apparu qu'avec la philosophie classique (XVIIe s.), renouant ainsi, par delà le latin, avec le grec suneidêsis.

Problèmes
  1. L'idée d'inconscient est-elle acceptable ?
Le sujet, c'est moi : je suis une "chose pensante", comme dit Descartes. Mais dire que JE PENSE, n'est-ce pas admettre d'emblée que je suis une conscience : penser, et être conscient, n'est -ce pas la même chose ?
...Mais si tel est le cas, comment admettre l'existence d'une pensée inconsciente ? L'idée d'un inconscient, en effet, n'est-ce pas l'idée pour le moins étrange d'une pensée qui ne PENSE pas, qui ne SE pense pas ?...

Cependant, "refuser l'inconscient", n'est-ce pas se condamner à méconnaître la complexité de la vie psychique : la conscience de soi, en effet, n'est pas la connaissance de soi. Que sais-je de moi-même ? Que sais-je du lieu d'où surgit ma pensée ? Comment, par exemple, expliquer la mauvaise foi ? Dans la mauvaise foi, il semble bien que je me mente à moi-même ; mais le menteur connaît la vérité, et tente de la dissimuler : dès lors, comment peut-il, sur le mode de la mauvaise foi, se mentir à lui-même ? Comment peut-il être à la fois le trompeur et le trompé ? Comment, autrement dit, la conscience peut-elle être à la fois savante et ignorante ? Et comment, aussi, puis-je continuer de prétendre que "je suis" cette conscience, et en même temps en être la victime ?

  1. La conscience est-elle libre ?
Un être libre est certainement doué de conscience. L'enjeu est donc capital, car si l'on entrevoit mal comment la liberté est possible sans la conscience, on voit fort mal aussi comment il se pourrait que la conscience échappe à toute détermination extérieure : comment la conscience, en effet, pourrait-elle se constituer à l'abri de la vie sociale / économique, et même sans être enracinée dans le corps et sans dépendre de lui ? La conscience n'entretient-elle pas avec elle-même un rapport illusoire ?

Repères

un cours sur la conscience...
cours 1
un cours sur l'inconscient...
cours 2

E N  C O N S T R U C T I O N . . .


Lexique


E N  C O N S T R U C T I O N . . .


Encyclopédie
     WIKIPEDIA


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Des sujets sur la conscience et l'inconscient

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