Dans son sens moderne, la philosophie désigne une forme de démarche intellectuelle distincte de la science comme de la religion. La philosophie n'est pas en effet une connaissance, mais elle se démarque aussi toujours de la foi. La démarche philosophique peut cependant être rapprochée de la science comme connaissance rationnelle, et de la religion dans son ambition de saisir le réel en sa totalité. Ce qui distingue le plus sûrement la philosophie, c'est son caractère réflexif. Réfléchir, c'est, littéralement, « revenir sur soi », « se penser soi-même ». Ainsi, par exemple, résoudre une équation exige un travail mathématique, mais se demander ce que sont les mathématiques implique déjà une réflexion d'ordre philosophique. En ce sens, la philosophie n'a pas d'objet propre, puisque tout peut être ainsi réfléchi.

La philosophie peut aussi se définir par son histoire : la philosophie, c'est alors l'histoire de la philosophie, l'histoire de la pensée. Et certains ajouteront : de la pensée occidentale, dans la mesure où l'on s'accorde pour situer son lieu de naissance dans l'ancienne Grèce.

Cette défiance à l'égard des idées qui "font autorité", des croyances populaires, et plus généralement des idées préfabriquées prend toute son ampleur avec Socrate (mort en -399), véritable "empêcheur de penser en rond". A l'origine de la philosophie, il y a en effet une insatisfaction, et même, dirons-nous, une contestation : toute philosophie commence ainsi par une critique des idées admises et de l'ordre établi. Cette fonction critique de la philosophie doit être tenue pour une constante dans l'histoire des idées en occident. Toutefois, la philosophie ne se réduit jamais à la critique : elle vise aussi à l'intelligibilité. Elle est en effet une tentative pour penser le monde comme un tout, une entreprise de totalisation intellectuelle ayant pour objectif de comprendre le monde dans une idée. Mais, se demandera-t-on, à quoi bon tenter de penser ainsi le monde ? La réponse à cette question est en quelque sorte contenue dans le mot philosophe : son étymologie nous apprend, en effet, que le philosophe est "l'ami de la sagesse".

Ainsi, les 3 grands objectifs que se donnent pour tâche ceux qui ont pour ambition d'être philosophes sont les suivants :

1. Mieux penser, en procédant à une analyse réflexive critique,
2. Mieux comprendre, au sens fort d'une tentative pour constituer un savoir unifié et cohérent, et
3. Mieux agir, en tâchant de nous comporter en sages,

Développements :

Une philosophie n'est pas une opinion, mais, au contraire, une pensée ayant entrepris un dépassement de l'opinion. ( lire la suite )

La philosophie, toutefois, ne saurait se réduire à une activité purement critique, négative. La critique, en effet, n'est pas une fin en soi : ce que vise la philosophie, c'est à comprendre le monde... ( lire la suite )

L'étymologie l'indique : le philosophe est l'ami de la sagesse... ( lire la suite )

Philosophie et Littérature
Socrate aujourd'hui...