=> 02/11/05 : Bonjour gentil cokelicot. Mes réponses à vos questions (rapidement, car je suis débordé...) :

1. Au sujet des références dans les dissertations : sachez que rien ne vous oblige à utiliser des auteurs dans une dissertation de philosophie. Votre professeur vous a d'ailleurs manifestement proposé un sujet de début d'année - je n'ai pas le droit de savoir lequel, mais je devine quand même un peu ;-) - qui ne requiert pas d'avoir une culture philosophique étendue. Dans la mesure où la philosophie est une réflexion critique, et puisque les préjugés s'entendent habituellement d'opinions irréfléchies qui ne procèdent d'aucun examen, il est évident que les références ne manquent pas. Du moins pour ce qui est de la critique des préjugés. Voir par exemple ici en utilisant le moteur de Philia (ou encore là). Dans tous les dialogues de Platon, par exemple, Socrate s'emploie à "démonter" des préjugés, et depuis, aucun philosophe n'a manqué de procéder, chacun à sa façon, à une telle critique. J'ai, par exemple, évoqué le philosophe anglais Francis Bacon ici même, dans la réponse à un message (voyez Google pour plus de détails), parce qu'il propose une classification très utiles de ce que nous appelons, aujourd'hui, les préjugés (et qu'il appelle, pour sa part, les « idoles »). Mais on pourrait tout aussi bien "utiliser" Descartes, ou Spinoza (lisez par exemple l'Appendice du Livre I de l'Ethique), ou encore Kant, ou encore Nietzsche, Sartre... Plus difficile, il est vrai : trouver des références philosophiques concernant les "bons préjugés". Peut-être parce que tout préjugé, en tant que tel, est mauvais ? Il faut peut-être, pour parvenir à en faire l'éloge - malgré cette pénurie - changer de vocabulaire, et de point de vue, bien sûr... Personnellement, je m'efforce, dans la vie - bien que ce ne soit pas toujours vraiment facile - de me maintenir dans le préjugé nommé philia. Corriger une copie de philosophie, par exemple, ou bien faire passer un oral à un candidat, suppose un tel a priori favorable. Voyez les expériences menées par Rosenthal sur "l'effet Pygmalion" (effet Pygmalion : le préjugé - positif ou négatif - de l'enseignant, influe sur les performances intellectuelles des élèves...).
   
   
2. Sur la conscience et l'inconscient : "quels sont les sujets qui pourraient tomber ?" Aïïïïeee ! Tomber. C'est le mot qui tombe bien ! Sérieusement : c'est surtout du côté de l'idée de liberté que ça tombe. Par exemple, on peut vous demander de réfléchir à la question de savoir si l'invocation de l'inconscient est susceptible de nous dégager de toute responsabilité (=> "c'est pas moi, c'est mon inconscient !", ou encore : "« Je » n'y suis pour rien..."). Si c'est le cas - et si vous avez suivi déjà un cours à ce sujet, je parierais que vous citerez Freud et Sartre (ou Alain)... En revanche, je ne suis pas devin, et je ne parierai pas que c'est ce genre de sujet qui sa "sortir" (...avant de "tomber", comme de juste !). Je fais confiance à votre professeur de philosophie, qui est certainement aussi imaginatif ...et pervers que moi ;-) Non, je plaisante !
   
   Sérieusement, à nouveau : un autre genre de sujet pourrait vous tomber dessus, vous demandant, d'une façon ou d'une autre, de différencier conscience et connaissance. Par exemple sur le problème de la connaissance de soi : Suis-je ce que j'ai conscience d'être ? [voir : Descartes, Rousseau, Kant, Hegel, Freud, Sartre...] ou, sujet plus général : La conscience est-elle source d'illusion ? [voir : Spinoza, Rousseau, Kant, Marx, Nietzsche...]. Ce n'est plus alors (directement du moins) conscience et liberté, mais plutôt conscience et vérité.
   
   D'autres sujets sont possibles, mais surtout des plus difficiles. Par exemple :
   • Sur la place du corps (= l'âme et le corps) : Suis-je en mon corps "comme un pilote en son navire" ? (allusion à Descartes).
   • Sur l'identité : Peut-on dire qu'on change avec le temps ?
   • Ou encore sur l'intersubjectivité (= la coexistence des consciences - ce qui fait entrer en lice autrui) : Suffit-il d'être différent des autres pour être soi-même ?...
     

Bon courage pour toutes ces pénibles épreuves. Ce n'est que le début, vous verrez : certains être humains vivent jusqu'à quatre-vingts ans, et même un peu plus - mais moins bien. Donnez des nouvelles, et, si vous avez une bonne note - disons, au moins 10 - envoyez-moi votre carte bleue, avec le code à 4 chiffres cela va de soi. Je vous promets que je ne divulguerai le code à personne et que je vous renverrai votre carte - sans l'avoir abimée le moins du monde - sous pli à bulles dans un délai inférieur à un mois et demi. Maximum.

Avec toutes mes...