Chargement en cours . . . 
page précédente...
dossiers, lexiques, textes, ...
la dissertation, le commentaire...
mises à jour, projets...
moteurs de recherche...
Philia [accueil]
TEXTE

télécharger / imprimer la page...

la copie de
KANT

lire une notice sur cet auteur...
espace - lieu - perception - expérience - connaissance - fondement - a priori / a posteriori - formel / matériel - universel - nécessaire / contingent - nécessité - géométrie - phénomène - objet - représentation - intuitif / discursif - intuition - concept - sensible -
  Mots clés :
Moteur actif Cléphi  
Sujet :

1. L'espace n'est pas un concept empirique qui ait été tiré d'expériences externes. En effet, pour que certaines sensations puissent être rapportées à quelque chose d'extérieur à moi (c'est-à-dire à quelque chose situé dans un autre lieu de l'espace que celui dans lequel je me trouve), et de même, pour que je puisse me représenter les choses comme en dehors et à côté les unes des autres, - par conséquent comme n'étant pas seulement distinctes, mais placées dans des lieux différents - il faut que la représentation de l'espace soit posée déjà comme fondement. Par suite la représentation de l'espace ne peut pas être tirée par l'expérience des rapports des phénomènes extérieurs, mais l'expérience extérieure n'est elle-même possible avant tout qu'au moyen de cette représentation.

2. L'espace est une représentation nécessaire a priori qui sert de fondement à toutes les intuitions extérieures. On ne peut jamais se représenter qu'il n'y ait pas d'espace, quoique l'on puisse bien penser qu'il n'y ait pas d'objets dans l'espace. Il est considéré comme la condition de la possibilité des phénomènes, et non pas comme une détermination qui en dépende, et il est une représentation a priori qui sert de fondement, d'une manière nécessaire, aux phénomènes extérieurs.

3. Sur cette nécessité a priori se fonde la certitude apodictique de tous les principes géométriques et la possibilité de leur construction a priori. En effet, si cette représentation de l'espace était un concept acquis a posteriori qui serait puisé dans la commune expérience externe, les premiers principes de la détermination mathématique ne seraient rien que des perceptions. Ils auraient donc toute la contingence de la perception ; et il ne serait pas nécessaire qu'entre deux points il n'y ait qu'une seule ligne droite, mais l'expérience nous apprendrait qu'il en est toujours ainsi [...].

4. L'espace n'est pas un concept discursif, ou, comme on dit, un concept universel de rapport des choses en général, mais une pure intuition. En effet, on ne peut d'abord se représenter qu'un espace unique, et, quand on parle de plusieurs espaces, on n'entend par là que les parties d'un seul et même espace. Ces parties ne sauraient, non plus, être antérieures à cet espace unique qui comprend tout, comme si elles en étaient les éléments (capables de le constituer par leur assemblage), mais elles ne peuvent, au contraire, être pensées qu'en lui. Il est essentiellement un ; le divers qui est en lui et, par conséquent, aussi le concept universel d'espace en général, repose en dernière analyse sur des limitations. Il suit de là que, par rapport à l'espace, une intuition a priori (qui n'est pas empirique) est à la base de tous les concepts que nous en formons. C'est ainsi que tous les principes géométriques - par exemple, que dans un triangle, la somme de deux côtés est plus grande que le troisième - ne sont jamais déduits des concepts généraux de la ligne et du triangle, mais de l'intuition, et cela a priori et avec une certitude apodictique.

KANT
Critique de la raison pure,
Esthétique transcendantale, première section



Moteur actif : Cléphi

changer le moteur =>  Cléphi  | Zoom | X-Recherche | aide

 remonter