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Démarches > la dissertation > le développement![]() édition originale 17-10-2003 actualisée le 22-12-2007 |
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Document provisoire (seule existe pour le moment la version « Détail »)
Comment ordonner la réflexion ? Comment faire un plan ? Vous trouverez dans cette page tout ce dont vous avez besoin pour commencer à organiser votre pensée. Si les "codes" utilisés vous paraissent bizarres, du genre X, Y, ... c'est que vous n'avez pas encore pris connaissance de la méthode d'analyse du sujet préconisée par Philia. Vous devriez. |
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Chaque moment de la réflexion doit être argumenté. On doit donc évidemment défendre, pour chacun des moments du développement, au moins :
Reprenant l'esprit qui nous a guidé dans l'analyse du sujet et dans l'introduction (= un embarras devant deux thèses contradictoires qui semblent également vraies), nous sommes alors tentés d'adopter le plan suivant : => Schéma de plan n°1 :
Cependant, il ne faut pas oublier que la réflexion doit être progressive. Or si on se borne à juxtaposer des thèses, on obtiendra un résultat à vrai dire assez peu concluant. ◊ Exemple : Etre libre, est-ce faire ce que l'on désire ? => Plan n°1 :
Ce premier plan est loin d'être fameux. La thèse C (qui conduira directement à la conclusion) revient en effet à convenir que la thèse A était en fait la bonne : si on admet C, c'est bien parce que B contredit A. Et A reste donc vrai, d'un bout à l'autre du développement ! Il s'ensuit deux défauts conjoints :
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D'où provient ce défaut ? Manifestement de l'orientation de la pensée dans la partie II. En effet, B ne conteste pas la validité de la définition de la <liberté>, mais seulement la possibilité de la <liberté> ainsi définie.
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La question méthodologique essentielle, concernant l'ordre des idées, est donc la suivante : comment faut-il procéder pour que la réflexion progresse, ou encore : pour que le traitement du problème soit réellement philosophique ? Nous proposons d'adopter la réponse suivante :
Le développement peut alors consister à montrer que le sens XA, sans être entièrement faux, n'est pas philosophiquement satisfaisant : la partie II développe alors un nouveau sens = XB du concept, et ainsi de suite du moins en première approximation. ◊ Reprenons notre exemple : Etre libre, est-ce faire ce que l'on désire ?
=> Plan n°2 :
Ce plan, qui ne comporte pourtant que 2 parties, n'est-il pas plus riche que le précédent ? Bien sûr, il pourra être amélioré et complété, mais il va déjà bien plus loin que le premier : il évite d'en rester à la thèse A en la dépassant en B. Cette fois, en effet, il y a bien une thèse B : la vraie <liberté> nécessite la loi, grâce à laquelle les <désirs> des hommes ne se contredisent plus mais, au contraire, sont conciliés. Un schéma du travail accompli ici par la pensée peut donc être proposé. => Schéma de plan n°2 :
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Ne pouvons-nous pas donner une « suite » à notre réflexion ? ◊ Reprenons encore une fois notre sujet : Etre libre, est-ce faire ce que l'on désire ? Notre thèse B définit X (= la liberté) comme XB = l'obéissance aux lois. Cependant, on ne peut manquer de remarquer le paradoxe engendré par cette nouvelle définition de la liberté : ne sommes-nous pas en train de nous contredire ? En effet, comment admettre que la liberté consiste dans une obéissance ? Une 3e partie serait donc bien utile. Pour y parvenir, il faudra certainement qu'elle redéfinisse à nouveau la liberté : X aura alors pour sens XC. Cette dernière définition ne sera pas, en l'occurrence, en contradiction avec XB. Elle devra plutôt venir la préciser et la justifier en profondeur, et permettra ainsi d'envisager une solution au problème.
La liberté XB paraît contredire l'idée de liberté. Nous sommes donc tentés de revenir en arrière, à la liberté XA = pouvoir d'agir selon nos <désirs>. Mais alors la conclusion serait vraiment difficile :
Il faut donc tout revoir : par exemple, celui qui agit selon ses désirs, n'est-il pas, lui aussi obéissant ? En effet, la liberté, n'est-ce pas le libre choix, la libre décision ? Mais précisément, nos <désirs> sont-ils décidés, ou plus exactement, est-ce bien nous qui décidons de nos désirs ? Cette dernière révision doit suffire à nous conduire à une thèse C plus satisfaisante que la précédente, car plus exacte ou plus profonde : nous sommes libres lorsque l'acte émane de nous, nous sommes contraints lorsqu'il résulte d'une détermination extérieure. Ainsi, la <liberté> XC sera l'autonomie, mot formé du grec auto+nomos, « qui se donne à soi-même sa propre loi ». La <liberté> ainsi redéfinie est compatible avec la loi, dans la mesure où la loi n'est pas seulement une contrainte (= une détermination extérieure), mais vient de moi, ou du moins est acceptée et comprise par moi. Cette idée peut donc nous conduire à un plan plus complet. Là encore, ce qui a été ajouté est en italiques. => Plan n°3 :
Le travail accompli finalement par la pensée peut maintenant être résumé. => Schéma de plan n°3 :
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Nous avons déjà indiqué que la notion de liberté (=X) pouvait changer de sens au cours de la progression de la pensée : XC venant éclairer et justifier XB, qui lui-même venait corriger XA. Mais si l'on est attentif, on remarquera que la notion de désir (=Y) a elle aussi évolué tout au long du développement. Ainsi, alors que YA désignait le désir comme tension vers une satisfaction légitime (le désir au service du principe de plaisir, en quelque sorte), YB qualifiait le désir comme insatiable, destructeur et liberticide, et YC comme passion aliénante. De même encore, la notion d'action “faire ce que l'on désire” changeait de sens pendant la progression : si dA signalait l'action sans contrainte, dB désignait l'action réglée, et dC l'action voulue. En résumé :
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l'introduction | un exemple de cheminement
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