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Démarches > la dissertation > le développement > exemple Un exemple de cheminement (Version Résumé) édition originale 02-01-2004 actualisée le 05-07-2005 |
Version :
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| Résumé | |
Document provisoire (seule existe pour le moment la version « Résumé »)
Vous trouverez, dans cette page, un exemple de cheminement simple pour le sujet suivant : « Etre libre, est-ce faire ce que l'on désire ? » |
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Etre libre, est-ce faire ce que l'on désire ? développement schématique A) Première partie : le sujet suggère quelque chose de vrai Thèse A = En un sens, il n'est pas inexact de soutenir qu'être libre c'est pouvoir agir selon ses désirs. I = Un prisonnier, par exemple, ne peut sortir de sa cellule lorsque l'envie lui en prend. On dit aussi qu'il n'est pas libre, et cela paraît bien incontestable. A = En effet, la liberté ne saurait consister à être constamment empêché dans ses actions. Or nos désirs ne peuvent rester sans issue : ils tendent vers la satisfaction (=YA), qui ne peut rester imaginaire, ce qui suppose, en effet, qu'ils se réalisent. La liberté ne saurait coïncider avec la frustration, et on a donc raison d'affirmer que ne rien pouvoir réaliser de nos désirs ne peut conduire à une vie libre. E = En d'autres termes, il faut convenir que l'homme est un être de désir, et que la liberté, accomplissement de notre humanité en même temps affirmation de notre individualité (=RA), doit faire une place à la réalisation du désir (=XA). Idéalement, même, on peut se représenter la liberté comme absence d'obstacle à l'accomplissement de nos actions, ce qui revient à la définir, comme on le fait volontiers, comme absence de contrainte. T = Formulée ainsi, la thèse revient donc à identifier liberté et licence : un homme est libre lorsqu'il accomplit tous ses désirs. Cependant, cette définition de la liberté est-elle compatible avec la nature de l'homme ? B) Deuxième partie : la thèse A néglige une dimension essentielle de la liberté humaine Thèse B = En effet, ne doit-on pas plutôt concevoir la liberté humaine comme liberté commune ? I = Un homme, par exemple, qui désire mon bien et me le dérobe pour accomplir son désir, ne m'ôte-t-il pas ma liberté ? Inversement, si tel est mon désir, n'est-il pas privé de sa liberté si j'accomplis mon désir de m'emparer de son bien. A = En effet, la liberté entendue comme licence aboutit au conflit : ma liberté est contredite par celle d'autrui, et celle d'autrui est détruite par ma liberté. Comment admettre que la liberté détruise ainsi la liberté ? Cette contradiction prouve que la liberté véritable ne saurait se ramener à l'accomplissement de nos désirs : la liberté est impossible sans la sécurité. E = En d'autres termes, être libre, c'est avoir le droit, ce qui implique l'institution des lois, seule garante de mon indépendance (=XB) à l'égard des autres hommes. Il faut donc reconnaître que l'acte libre ne saurait être sans règle (=RB), c'est-à-dire ne serait pas sans loi. Bien entendu, cette affirmation peut sembler paradoxale : en effet, elle implique qu'il faut obéir à la loi. Or, l'obéissance semble nous priver de liberté. Mais il faut se rappeler de la menace qui pèse sur la liberté telle que nous l'entendions au début : si nous agissons selon notre désir, nous faisons aussi ce qui déplaît à d'autres, et la « liberté », alors, n'appartient qu'au plus fort, privant ainsi tous les autres de leur liberté. Or, qui sera le plus fort ? Qui peut être assuré d'être le plus fort ? Et d'ailleurs, le plus fort, lui-même, est-il assuré d'être toujours le plus fort ? Il vaut donc mieux obéir à la loi, qui est universelle, qu'au désir capricieux d'un autre homme, qui met en péril (=YB) notre liberté : c'est donc bien en obéissant aux lois qu'on se soustrait à la tyrannie des hommes. Telle est la liberté commune, qui signifie l'indépendance à l'égard des autres libertés. T = On voit donc que la liberté véritable, loin d'être contrariée par la loi, a la loi pour condition. Cependant, il semble qu'en obéissant à la loi, nous nous soumettons à un principe extérieur : ne faut-il pas admettre, alors, que la liberté ainsi définie est limitée par la loi ? Or, une liberté limitée, n'est-ce pas une contradiction dans les termes ? Peut-on encore parler de liberté si on est obligé d'obéir ? C) Troisième et dernière partie : la thèse B n'est cependant acceptable que sous réserve Thèse C = Oui, sans doute, mais à une condition : que la loi ne soit pas extérieure, autrement dit que nous soyons nous-mêmes les législateurs. I = Ainsi, la loi n'est pas vraiment extérieure dans une démocratie, dans la mesure où elle est votée par le peuple, ou par ses représentants. Autre exemple : si j'adhère de moi-même à la loi morale, qui m'oblige au respect d'autrui, je n'ai pas perdu ma liberté, et pourtant j'obéis à la loi. A = Cela n'implique pas, en effet, de renoncer à tous nos désirs, mais seulement à ceux qui contrarient la liberté commune, qui doit donc être au principe de la loi. La loi peut donc bien apparaître extérieure à celui qui lui obéit, mais, en réalité, il n'en est pas ainsi si la loi préserve et garantit la liberté commune. C'est ce qui, littéralement, doit être compris. En d'autres termes, la vraie liberté est donc l'autonomie (=XC). Le sujet libre est le sujet autonome, qui comprend la loi et l'accepte, et même qui se la donne : c'est en ce sens que Rousseau a pu écrire que « l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté ». E = En d'autres termes, comment parler encore d'asservissement à la loi ou si cette loi est acceptée, et même voulue par nous ? Bien entendu, on peut croire d'abord que vouloir et désirer sont des notions qui n'ont pas à être distinguées. Pourtant, si le désir est en nous, rien n'atteste qu'il vienne de nous. Ainsi, en accomplissant mes désirs, je ne fais peut-être bien qu'obéir à mes désirs : comment la tyrannie du désir (=YC) pourrait-elle valoir comme liberté ? Au contraire, la vraie liberté émane de la raison. Or, l'obéissance à la raison n'équivaut pas du tout à la soumission au désir : alors que nos désirs nous viennent, en quelque sorte de l'extérieur, et ne sont pas « décidés », agir en être raisonnable (=RC), c'est agir en toute conscience, en opérant de véritables choix. La seule question sérieuse, et qui nous appartienne vraiment, est donc de savoir ce qu'il faut vouloir, et non pas comment réaliser nos désirs, qui, à vrai dire, ne sont pas vraiment de nous. |
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