Chargement en cours . . . 
COURRIER

 télécharger / imprimer la page...
page précédente...
dossiers, lexiques, textes, ...
la dissertation, le commentaire...
mises à jour, projets...
moteurs de recherche...
Philia [accueil]
   Mots clés :
Moteur actif Cléphi  
courrier - contacter - Philia -
Vous êtes ici :

 La messagerie de Philia
 COURRIER

édition originale 16-03-2003
actualisée le 12-05-2008

Socrate aujourd'hui...
14/04/2005

Cette question impertinente de Galaxia, le 14/04 : "Bonjour Philia. Je me pose une question et j'espère que tu pourras y répondre. J'aime beaucoup Socrate, mais peut-il encore être un modèle de philosophie aujourd'hui ? Merci beaucoup."

=> 05/05/05 :

Bonjour Galaxia. Par Zeus, votre question est impertinente en effet. Imaginez un débat aujourd'hui sur un sujet d'actualité brûlant, disons la constitution européenne pour être dans le vent, et un intervenant qui loin de prendre parti, comme on voit habituellement, interrogerait tout le monde à la manière de Socrate, les "oui" comme les "non"... Je crois bien que vous avez raison : il nous manque un Socrate. Aujourd'hui, il semble que nous n'ayons plus guère de choix qu'entre l'affirmation partisane et la dérision. Mais ce choix, un Socrate, s'il y en avait un aujourd'hui encore, ne s'en satisferait certainement pas. Car d'après ce qu'on sait (contrairement à ce qu'on lit ici ou là) Socrate ne feignait pas l'ignorance : il l'avouait très sincèrement, et c'est en cela que résidait sa force. Son ironie n'était donc pas comparable, comme dit Hegel, à la féroce ironie qui animait les romantiques. Elle était, comme l'écrit Merleau-Ponty, "ironie sur soi non moins que sur les autres" (Eloge de la Philosophie, p. 47).

Je ne sais pas si nous avons vraiment besoin d'un modèle de philosophe aujourd'hui, car je ne crois pas que la philosophie ait besoin de modèle. Mais oui, c'est sûr, Socrate nous manque cruellement. Il n'y a pas que lui, d'ailleurs, qui nous manque : Deleuze aussi, par exemple, nous manque. A nous de prendre la relève. Non pas en imitant, en "faisant" le Socrate ou le Deleuze (ou le Sartre ou la Arendt...), ce qui serait ridicule (puisque c'est impossible), mais en méditant ce qu'ils ont dit et comment ils ont (ré-) agi dans les circonstances qui leur ont été donné de vivre. Philosopher, dit-on, c'est penser par soi-même. Voilà pourquoi Socrate et Deleuze, Sartre et Arendt ont des commentateurs, voire des admirateurs, parfois des élèves, mais pas de disciples. S'il y a tout là haut un paradis des philosophes, et si j'en suis digne, j'aimerais pouvoir les rejoindre, ne serait-ce qu'une journée, en espérant que ni Montaigne ni Spinoza ne manquent à l'appel. Mais je ne suis pas pressé. Et de toute façon, la vie c'est ici et maintenant. Pas vrai ? Faisons (de) la philosophie.

Quelques pistes de lecture sur Socrate et la philosophie :

  • MERLEAU-PONTY, Eloge de la Philosophie, chez Gallimard, notamment pp. 41-56. Je vous en propose illico un petit extrait ici. Par association d'idée, l'ironie socratique m'a fait pensé aussi à la personne de Vl. Jankélévitch. Un petit extrait tout frais ici.

  • PLATON PAR LUI-MEME, Textes choisis et traduits par Louis Guillermit (dans la collection GF), parce qu'on n'est jamais aussi bien servi que par le "maître" : rien de tel en effet que la lecture de Platon pour se faire une idée du mode d'intervention de "la torpillle" - ainsi appelait-on Socrate, de son vivant.

Toutes mes...


-: Amitiés :- P h i l i a.

Référence du message : ID 065

 messages et formulaire...
 précédent... |      Lire      |  suivant...
| Intervenir |
 intervenir...



Moteur actif : Cléphi

changer le moteur =>  Cléphi  | Zoom | X-Recherche | aide

 remonter



            


 - Contrat Creative Commons (certains droits réservés) -



- Encyclopédie -