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le bonheur


 


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le bonheur

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Le bonheur (étymologiquement la bonne chance) est un état durable de plénitude et de satisfaction, état agréable et équilibré de l'esprit et du corps, d'où la souffrance, l'inquiétude et le trouble sont absents.

C'est une notion difficile à déterminer :

  • Dans la mesure où le bonheur est un état empirique, soumis aux aléas de la fortune et aux changements imprévisibles de l'humeur, donc un état temporel ; en tant que tel, le bonheur ne saurait se réduire à un concept.
  • Il y a de fortes chances pour que chacun ait sa propre estimation de ce que c'est qu'être heureux. On peut tenter de distinguer quatre sortes de satisfactions liées au bonheur :
  1. la satisfaction du désir : désirs liés au corps, recherche des biens matériels, etc.
  2. la satisfaction du devoir : accomplissement du bien.
  3. la satisfaction du vrai : désir de connaissance.
  4. la satisfaction du beau : contemplation et recherche esthétique.

On peut réunir les trois dernières catégories et distinguer simplement satisfactions physiques et psychiques ou spirituelles. La satisfaction est le plus souvent le produit de plusieurs de ces satisfactions élémentaires.

  • Ce qui suppose également une satisfaction de certains besoins (voir Pyramide des besoins).
  • Ces idées sont assez vagues, et soulignent surtout l'état de manque de l'existence humaine. Le bonheur semble en fait tirer une partie de son sens de son contraire, car, comme le remarque Sénèque, peu d'hommes savent l'atteindre en fait ; les hommes savent surtout faire leur propre malheur. Ce qui peut se formaliser par le raisonnement suivant :
  1. Si le bonheur est un état de satisfaction durable et entier,
  2. et si l'homme est un être doué de raison et affecté sensiblement,
  3. alors le bonheur n'est qu'un rêve de l'imagination.

Il est de ce fait plus facile d'étudier le malheur que le bonheur.

Le bonheur se distingue du plaisir, par la durée et parce que le plaisir concerne ce qui est agréable, et de la joie, en tant que cette dernière est un état plus dynamique que le bonheur. La félicité est un bonheur parfait.

Sommaire

Genèse

L'être humain, en tant qu'animal, dispose de deux moyens primitifs pour déterminer les rapports qu'il entretient avec le monde : le plaisir et la douleur. Par ces moyens, nous jugeons de l'utile, de l'agréable et de la souffrance et du nuisible. Avant de percevoir le monde comme objet d'analyse, nous le sentons donc comme un lieu de vie agréable ou menaçant. Nos émotions et nos passions, mis en forme par les valeurs de notre civilisation, découlent de ce rapport à partir duquel nous extrapolons ou imaginons l'idée de bonheur et l'idée de malheur.

Types philosophiques

  • Eudémonisme : le bonheur est la finalité de l'action.
  • Hédonisme : le plaisir est la fin de l'action.
  • Épicurisme : la suppression de la souffrance suffit au bonheur.
  • Utilitarisme : le bien du plus grand nombre.
  • Bouddhisme : Le bonheur est ici et maintenant, dans la voie du milieu (de l'équilibre).
  • Stoïcisme : vivre en accord avec la nature est la raison pour atteindre le bonheur

La recherche du bonheur

L'eudémonisme antique

Les philosophes de l'Antiquité ont très tôt considéré que le bonheur est la fin ultime de la philosophie ; la recherche de la vérité et de la sagesse est surtout un moyen pour approcher le bonheur. Cette conception, qui fait du bonheur le souverain bien, s'appelle l'eudémonisme.

Bonheur de la vie contemplative

  • Aristote :le bonheur est le souverain bien. Il consiste, pour chaque être, à remplir la fonction naturelle qui lui est propre. Cet accomplissement s'accompagne de plaisir, car le plaisir naît de la perfection de l'activité, « perfection qui s'ajoute par surcroît comme à la fleur de l'âge s'ajoute la beauté. » La question qui se pose alors pour Aristote est de savoir quelle est la fonction propre à l'homme, la finalité qui lui procurera le bonheur. Cette fonction est selon lui la raison, l'activité de l'intellect. Mais chacun peut trouver du plaisir dans certaines activités particulières où sa nature se réalise pleinement :
« Ceux qui trouvent du plaisir à s'exercer à la géométrie deviennent meilleurs géomètres... et il en va de même de ceux qui aiment la musique, l'architecture et les autres arts : ceux là progressent dans l'ouvrage qui leur est propre qui éprouvent du plaisir à l'exercer. » (Ethique à Nicomaque).

Le bonheur est donc l'expression d'une excellence, i.e. d'une vertu. Néanmoins le bonheur suprême reste celui qui accompagne l'activité de la raison, ce qui en fait un idéal quasi-surhumain :

« Ce n'est pas en tant qu'homme qu'on vivra de cette façon, mais en tant que quelque élément divin est présent en nous » (Ethique à Nicomaque, X,7).

Sérénité de l'âme et du corps

  • L'épicurisme : Épicure place le bonheur dans les plaisirs simples et la fuite des souffrances :« le plaisir est le commencement et la fin de la vie heureuse. » Comme les actions humaines amènent souvent des plaisirs et des souffrances, la philosophie d'Épicure le conduit à une casuistique des plaisirs et à un comportement qui favorise l'équilibre psychique et corporel - contrairement à ce que croient de nombreuses personnes qui font d'Épicure un débauché :
« Lors donc que nous disons que le plaisir est la fin, nous ne parlons point des plaisirs des prodigues et des plaisirs de sensualité, comme le croient ceux qui nous ignorent, ou s'opposent à nous, ou nous entendent mal, mais nous parlons de l'absence de douleur physique et de l'ataraxie de l'âme. » (Épicure, Lettre à Ménécée). Voir l'article Désir.
  • Stoïcisme : pour le stoïcien, le bonheur consiste à rester maître de soi quels que soient les événements. Cette maîtrise, qui est une vertu, est la parfaite paix de l'âme de celui qui se conforme à la nature. Ainsi, selon Epictète :
« Tu espères que tu seras heureux dès que tu auras obtenu ce que tu désires. Tu te trompes. Tu ne seras pas plus tôt en possession, que tu auras mêmes inquiétudes, mêmes chagrins, mêmes dégoûts, mêmes craintes, mêmes désirs. Le bonheur ne consiste point à acquérir et à jouir, mais à ne pas désirer. Car il consiste à être libre. »
Ainsi, au contraire de l'épicurisme, le bonheur découle de la vertu.

Mise en cause de l'idéal du bonheur

Le pessimisme

On peut faire remarquer que la recherche du bonheur a un point de départ assez pessimiste : nous voulons le bonheur que nous n'avons pas, ou/et nous voulons fuir ce qui nous nuit. Il n'est donc pas étonnant que le bonheur complet soit si souvent lié à l'idée de perfection, attribut d'un dieu. Par conséquent le bonheur n'existe que sous la forme d'un but idéal et inaccessible. Dans les cas les plus extrêmes, par exemple pour ceux qui croient en un dieu parfait, le vrai bonheur n'existe que sous la forme d'une promesse : le bonheur n'est pas humain, il appartient à un être parfait, ou à la partie la plus divine de notre être, partie qui ne peut se satisfaire des réalités contingentes, illusoires. Le désir de l'homme serait d'être heureux, mais la satisfaction des aspirations humaines appartient à un autre que l'homme : au sage surhumain pour les Stoïciens, à l'âme immortelle dans certaines religions. Ce pessimisme est parfois radicalisé, comme on le voit chez ce philosophe désespéré, Hegesias, « ministre de la mort », qui enseigna que la vie ne vaut rien, qu'il faut mourir pour être heureux. Sa doctrine (aboutissement du Cyrénaïsme) entraîna de nombreux suicides...

Il y a enfin des philosophes qui remettent en cause le principe même du bonheur. Le raisonnement est le suivant : les moralistes estiment que les hommes font leur propre malheur ; mais ces hommes cherchent ce qu'ils croient leur être profitable. Or, ce qu'ils croient tel, ce sont les honneurs, les richesses, le pouvoir, le plaisir. Si l'on s'en tient à leurs comportements réels, les hommes ne cherchent pas le bonheur, mais la puissance. Cette quête peut être brutale et sanguinaire ; elle peut être aussi heureusement spirituelle : recherche du savoir, création artistique, quête religieuse. En bref, c'est la quête d'une haute culture, qui exige de grands sacrifices, et qui n'est pas toujours compatible avec le bonheur. On passe ainsi du problème du bonheur, peut-être un faux problème, au problème de notre destination, qu'on la conçoive d'un point de vue naturel ou d'un point de vue surnaturel. Cette thèse est soutenue par Kant : pour lui le bonheur existe, mais secondairement, non comme récompense ; et par Nietzsche, pour qui le bonheur n'est que la conséquence de la force et de sa maîtrise spirituelle. Le bonheur n'est donc pas un but.

Angoisse, existence et temps

Si le désir est un élément essentiel de l'être humain, alors le bonheur est un état toujours espéré, jamais atteint, car le désir est un manque, la marque de l'imperfection de notre existence, le signe de notre finitude.

L'ennui, le vide, l'insignifiance

  • Pascal : ennui et divertissement. Le bonheur est un état stable, durable ; or, Pascal observe que les hommes sont incapables de rester en repos :
Quand je me suis mis quelquefois à considérer les diverses agitations des hommes, et les périls et les peines où ils s'exposent, dans la cour, dans la guerre, d'où naissent tant de querelles, de passions, d'entreprises hardies et souvent mauvaises, etc., j'ai dit souvent que tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre.

Mais quand le repos est atteint péniblement, l'homme devient pour lui-même un enfer :

Rien n'est si insupportable à l'homme que d'être dans un plein repos, sans passions, sans affaires, sans divertissement, sans application. Il sent alors son néant, son abandon, son insuffisance, sa dépendance, son impuissance, son vide. Incontinent il sortira du fond de son âme, l'ennui, la noirceur, la tristesse, le chagrin, le dépit, le désespoir.

Ainsi le bonheur n'appartient-il pas à la condition humaine, ni dans le repos, ni dans l'activité :

On doit donc reconnaître, que l'homme est si malheureux, qu'il s'ennuierait même sans aucune cause étrangère d'ennui par le propre état de sa condition naturelle : et il est avec cela si vain et si léger, qu'étant plein de mille causes essentielles d'ennui, la moindre bagatelle suffit pour le divertir. De sorte qu'à le considérer sérieusement, il est encore plus à plaindre de ce qu'il se peut divertir à des choses si frivoles et si basses, que de ce qu'il s'afflige de ses misères effectives ; et ses divertissements sont infiniment moins raisonnables que son ennui.
  • Schopenhauer : La vie oscille comme un pendule, de gauche à droite, de la souffrance à l'ennui. Le Monde comme volonté et représentation.

La mort

La mort, comme pensée de la disparition du moi, montre l'impossibilité d'un bonheur durable et d'une satisfaction entière. La mort nous fait nous demander : « à quoi bon ? », « pourquoi tout ce cirque ? », et finalement, « pourquoi ne pas en finir tout de suite ? » Certains philosophes conséquents ont ainsi pensé que le suicide était une bonne solution, sinon pour être heureux, du moins pour éviter le malheur.

Morale du devoir ou morale du bonheur ?

L'opposition du bonheur et du devoir est un lieu commun de la philosophie morale. La difficulté de cette opposition naît d'une conception dualiste de l'homme : d'une part, l'homme en tant qu'animal, qui trouve son bonheur dans la satisfaction de sa sensibilité ; d'autre part, l'homme en tant qu'être doué de raison, et qui doit obéir à ses commandements sans tenir compte de ses désirs.

  • Kant : le devoir implique la mise à l'écart des déterminations de notre sensibilité, ce qui veut dire qu'un devoir ne peut être accompli pour des motifs empiriques. Les déterminations de la sensibilité sont en effet contingentes, dépendent de notre bonne ou de notre mauvaise fortune. Le devoir, quant à lui, n'est accompli que pour lui-même, on ne peut le faire dépendre de notre humeur.
Kant admet néanmoins que l'on ne saurait être moral si l'on est trop malheureux ; ce qui est pratiquement l'aveu que l'on ne fait le bien que dans le bonheur (ce point doit être particulièrement souligné, car on fait souvent de Kant un rigoriste).

Points de vue psychologiques

Psychanalyse et pessimisme

L'approche de la psychanalyse invite à penser la maladie mentale comme manifestation de la sexualité infantile présente en chacun et des traumatismes qu'elle a pu provoquer. Mais cette psychologie s'étend au normal et s'efforce alors de révéler la pulsion, le désir constant, en chacun.

L'idée d'un pessimisme freudien est liée à la théorie d'une pulsion de mort. Sigmund Freud considère à partir de 1920 qu'à la sexualité psychique insatiable s'ajoute une tendance à l'autodestruction, à l'anéantissement. Si la psychanalyse des débuts présente un être frustré, blessé, éventuellement choqué par ses désirs sexuels, incapable qu'il est de se les avouer et les tolérer, la psychanalyse d'après 1920 propose donc une vue pessimiste dans laquelle le bonheur est définitivement inaccessible.

Le psychanalyste Jacques Lacan mit un soin particulier à étudier le manque : manque de l'autre, sous toutes ses formes ; si Lacan n'est pas particulièrement pessimiste, il a par contre formalisé cet aspect de l'étude de la vie psychique.

Bonheur et modernité

  • Les sociétés de consommation : l'idéal publicitaire du bonheur : dans toute société, il y a au moins un idéal de bonheur qui dépend moins de la satisfaction subjective réelle que de la conformité d'un être humain à cet idéal. Socialement, un individu n'est pas heureux, il est jugé heureux. Dans le cas des sociétés modernes occidentales, le bonheur a pris une dimension économique qui n'est en fait pas nouvelle : le bonheur mesuré par la quantité des objets consommés se voit déjà dans la Rome décadente (voir Pétrone, Satyricon). Mais dans le roman de Pétrone, c'est le propre de l'esclave affranchi d'étaler sa richesse comme signe bien visible de son bonheur. La frénésie de la consommation serait alors un comportement d'esclave. D'où les critiques moralistes des sociétés industrielles, critiques selon lesquelles la quête du bonheur par les biens matériels est une aliénation de l'individu, aliénation alimentée par la publicité (cf. Jean-Clet Martin, Eloge de l'inconsommable, Editions de L'éclat).
  • Pour la rentrée 2006, le collège privé anglais Wellington College a chargé des professeurs d'éducation religieuse de donner pendant une heure et demie par semaine des cours de bonheur aux élèves de 14 à 16 ans : « La célébrité, l'argent et les possessions sont trop souvent les objectifs des adolescents et pourtant, ce n'est pas là que réside le bonheur » déclare le proviseur, précisant que ces cours s'attacheront à la préservation de la santé dans tous les domaines et à la création de relations harmonieuses. [1]

Quelques questions pour méditer

  • Faut-il philosopher pour bien vivre ?
  • Le bonheur est-il un idéal inaccessible ?
  • Existe-t-il des critères du bonheur?
  • Le bonheur consiste-t-il à faire tout ce qui nous fait plaisir ?
  • Le bonheur est-il une somme de plaisirs ?
  • Y a-t-il une différence de degré ou de nature entre le bonheur et le plaisir ?
  • Le bonheur est-il un simple hasard ?
  • Le bonheur peut-il être le résultat d'une pratique ou d'un art de vivre ?
  • Le bonheur est-il une affaire de politique ?
  • Peut-on être heureux sans posséder ?
  • Si nous considérons le bonheur comme l'opposé du malheur, doit-on approfondir l'étude du malheur, en faire l'expérience donc, pour, par contraposée, connaître le bonheur ?

Voir aussi

Notes et références

  1. ? Ouest-France du mardi 18 avril 2006, dernière couverture.

Bibliographie

Liens externes

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