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SAUSSURE

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langage - langue - symbole - signe - signifiant / signifié - son - signification - sens - concept - idée - pensée - arbitraire - linguistique -
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Sujet :

Le lien unissant le signifiant au signifié est arbitraire, ou encore, puisque nous entendons par signe le le total résultant de l'association d'un signifiant à un signifié, nous pouvons dire plus simplement : le signe linguistique est arbitraire.
      Ainsi  l'idée  de  « soeur »  n'est  liée  par  aucun  rapport  intérieur  avec  la  suite  de  sons  s — ö — r  qui lui sert de signifiant ; il pourrait être aussi bien représenté par n'importe quelle autre : à preuve les différences entre les langues et l'existence même de langues différentes : le signifié « boeuf » a pour signifiant  b — ö — f  d'un côté de la frontière, et  o — k — s  (Ochs) de l'autre.
      Le principe de l'arbitraire du signe n'est contesté par personne ; mais il est souvent plus aisé de découvrir une vérité que de lui assigner la place qui lui revient. Le principe énoncé plus haut domine toute la linguistique de la langue ; ses conséquences sont innombrables. Il est vrai qu'elles n'apparais­sent pas toutes du premier coup avec une égale évidence ; c'est après bien des détours qu'ou les découvre, et avec elles, l'importance primordiale du principe. [...]
      On s'est servi du mot symbole pour désigner le signe linguistique, ou plus exactement ce que nous appelons le signifiant, il y a des inconvénients à l'admettre, justement à cause de notre premier principe. Le symbole a pour caractère de n'être jamais tout à fait arbitraire ; il n'est pas vide, il y a un rudiment de lien naturel entre le signifiant et le signifié. Le symbole de la justice, la balance, ne pourrait pas être remplacé par n'importe quoi, un char, par exemple.
      Le mot arbitraire appelle aussi une remarque. Il ne doit pas donner l'idée que le signifiant dépend du libre choix du sujet parlant (on verra plus bas qu'il n'est pas au pouvoir de l'individu de rien changer à un signe une fois établi dans un groupe linguistique) ; nous voulons dire qu'il est immotivé, c'est-à-dire arbitraire par rapport au signifié, avec lequel il n'a aucune attache naturelle dans la réalité.

F. De SAUSSURE
Cours de Linguistique générale, I, Chap. I, §. 2 (« l'arbitraire du signe »)
éd. Payot, pp. 97-101



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