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LUCRECE

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liberté - volonté - fatalité - destin - déterminisme - causalité - ordre - déclinaison - nature - atome - atomisme - matérialisme - matière / esprit - âme / corps -
  Mots clés :
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Sujet :
Il est encore un fait dont nous désirons t'instruire. Les atomes, en se précipitant en ligne droite dans le vide, s'écartent un peu de la verticale par leur propre poids, sans aucune règle ni de temps ni de lieu, et seulement assez pour qu'on puisse dire que leur mouvement a changé.
      Sans cette déclinaison , tous les atomes tomberaient, à la manière des gouttes de pluie, dans le vide sans fond ; nulle rencontre, nul choc n'aurait pu se produire ; et la nature n'aurait jamais rien enfanté. [...]
      Si tout n'est qu'un enchaînement perpétuel de mouvements, si celui qui se termine en engendre un autre dans un ordre prescrit, si les atomes, par leur déclinaison, ne donnent point origine à un mouvement qui rompe la chaîne de la fatalité, de façon que les causes ne forment pas une succession sans fin, d'où naît donc sur la terre cette liberté dont jouissent les êtres animés ? D'où vient cette puissance, affranchie du destin, grâce à laquelle chacun de nous va où sa volonté le conduit ? D'où vient que nous pouvons aussi modifier au gré de nos désirs le temps et la direction de nos mouvements ? Car, sans aucun doute, notre volonté est le principe de ces actions ; et c'est elle qui fait couler le mouvement dans nos membres.
Vois, lorsqu'à l'heure marquée, les barrières sont ouvertes, les coursiers ardents s'élancer dans la carrière : ils ne peuvent partir aussi soudainement que le veut leur impatience. Il faut rassembler de toutes les parties du corps une provision d'atomes, afin que, mise en mouvement dans tous les membres, elle suive d'un commun effort l'ardeur de la pensée. Tu vois bien que le mouvement prend naissance dans le coeur et commence suivant la volonté de l'esprit ; de là, il se propage dans tout le corps et dans les membres. [...]
      Si l'esprit n'est pas soumis lui-même dans tous ses actes à une fatalité interne, et obligé d'en supporter le joug, c'est l'effet de cette petite déclinaison des atomes, exempte de toute règle de lieu et de temps.

LUCRECE
De la Nature, Livre II, v. 216-293



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