Le contenu concret de la certitude sensible la fait apparaître à première vue comme la connaissance 
la plus riche, voire comme une connaissance d'une richesse infinie, pour laquelle on ne peut trouver aucune limite, ni quand nous allons au-delà d'elle dans l'espace et le temps où elle se déploie, - ni quand nous détachons un fragment de cette plénitude et que nous y pénétrons en le divisant. Elle apparaît de plus comme 
la plus vraie, car elle n'a encore rien écarté de l'objet, mais l'a devant elle tout entier. Cependant, en fait cette 
certitude se révèle comme la vérité la plus abstraite et la plus 
pauvre. De ce qu'elle sait elle dit seulement : "cela est" ; sa vérité ne contient que 
l'être de la chose. D'un autre côté, la conscience n'est dans cette certitude que 
le Moi pur ; en d'autres termes, Je suis là seulement comme pur 
celui-ci et l'objet n'est que pur 
celui-là.
			
		HEGEL
					La Phénoménologie de l'Esprit, A, I