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COMTE

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droit - devoir - dette - obligation - morale - individu / société - obéissance - politique - positivisme - religion - Dieu - loi - cause - causalité -
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Sujet :
Le positivisme ne reconnaît à personne d'autre droit que celui de toujours faire son devoir. En termes plus corrects, notre religion impose à tous l'obligation d'aider chacun à remplir sa propre fonction. La notion de droit doit disparaître du domaine politique, comme la notion de cause du domaine philosophique. Car toutes deux se rapportent à des volontés indiscutables. Ainsi, les droits quelconques supposent nécessairement une source surnaturelle, qui peut seule les soustraire à la discussion humaine. Quand ils furent concentrés chez les chefs, ils comportèrent une véritable efficacité sociale, comme garanties normales d'une indispensable obéissance, tant que dura le régime préliminaire, fondé sur le théologisme et la guerre. Mais depuis que la décadence du monothéisme les dispersa parmi les gouvernés, au nom, plus ou moins distinct, du même principe divin, ils sont devenus autant anarchiques d'un côté que rétrogrades de l'autre. Dès lors, ils n'aboutissent, des deux parts, qu'à prolonger la confusion révolutionnaire ; en sorte qu'ils doivent entièrement disparaître, du commun accord des hommes honnêtes et sensés d'un parti quelconque.
      Le positivisme n'admet jamais que des devoirs, chez tous envers tous. Car son point de vue toujours social ne peut comporter aucune notion de droit, constamment fondée sur l'individualité. Nous naissons chargés d'obligations de toute espèce, envers nos prédécesseurs, nos successeurs et nos contemporains. Elles ne font ensuite que se développer ou s'accumuler avant que nous puissions rendre aucun service. Sur quel fondement humain pourrait donc s'asseoir l'idée de droit, qui supposerait raisonnablement une efficacité préalable ? Quels que puissent être nos efforts, la plus longue vie bien employée ne nous permettra jamais de rendre qu'une portion imperceptible de ce que nous avons reçu. Ce ne serait pourtant qu'après une restitution complète que nous serions dignement autorisés à réclamer la réciprocité des nouveaux services. Tout droit humain est donc absurde autant qu'immoral. Puisqu'il n'existe plus de droits divins, cette notion doit s'effacer complètement, comme purement relative au régime préliminaire et directement incompatible avec l'état final, qui n'admet que des devoirs, d'après des fonctions.

COMTE
Catéchisme positiviste, Dixième Entretien
éd. GF, pp. 237-238



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