Le mot droit est employé en deux sens :
Droit subjectif : pouvoir revendiqué comme légitime (par opposition au simple fait). Ce droit est dit "subjectif" au sens où il est formulé par un "sujet" (= le sujet du droit), qui prétend « avoir droit à » / « avoir un droit sur », en se référant à une exigence de justice
ou à une loi
existante
Droit objectif : ensemble des règles effectivement légitimes.
Mais où trouver ces règles, et qu'est-ce qui est légitimement en notre pouvoir ?
La réponse semble évidemment donnée par les lois, qui sont élaborées par l'autorité
souveraine
d'un Etat
(= le législateur).
Mais, demandera-t-on encore : de quel droit y a-t-il du droit ? En effet, ce droit est-il légitime ? Sur quoi est-il lui-même fondé, lui qui prétend être le fondement de toute action dans la société ? Bref : le droit est-il vraiment « droit » ?
=> Nouvelle distinction :
Droit positif : le droit « posé », du latin positum, sous-entendu par le législateur : l'ensemble des lois telles qu'elles existent réellement dans un pays donné, à une époque donnée. Synonyme : législation. => « droit civil », « droit pénal », « droit commercial », constitution
(= « droit constitutionnel »), etc.
Droit naturel : le droit qui résulte de la nature humaine
, supérieur à toute législation positive, c'est-à-dire à toute institution
ou convention humaine. Ce droit, décrit comme définissant vraiment la justice
, est aussi appelé droit rationnel, car il se découvre dans « certains principes de la droite raison, qui nous font connaître qu'une action est moralement honnête ou déshonnête, selon la convenance ou la disconvenance nécessaire qu'elle a avec la nature raisonnable et sociable de l'homme » Grotius (1583-1645).
Dans le vocabulaire de Hobbes (1588-1679), le « droit de nature » est défini comme « la liberté [entendue comme « absence d'obstacles extérieurs »] que chaque homme a d'user de son propre pouvoir pour la préservation de sa propre nature » (Leviathan, I, 14). Ce droit de nature n'est donc pas du tout le droit naturel (que Hobbes nomme, pour sa part, « loi de nature »).