Un contrat est une « convention par laquelle une ou plusieurs personnes s'obligent envers une ou plusieurs autres à donner, à faire ou à ne pas faire quelque chose » (Code Civil).
Un contrat peut être :
unilatéral : l'une seulement des parties contractantes s'engage à respecter une (ou des) obligation(s)
ou bilatéral : le contrat implique alors des obligations réciproques.
Le contrat social désigne, dans la pensée des philosophes du XVIIe et du XVIIIe s.*, un contrat originaire et fondateur, en principe bilatéral, passé entre les citoyens et le souverain. Par ce contrat, les hommes consentent volontairement à abandonner en tout ou partie leur « liberté naturelle » (= leurs « droits naturels ») en échange de l'assurance d'une vie pacifique réglée par des lois
.
Rousseau précise que le contrat social, bien que volontaire, n'a pas besoin d'être explicitement établi. En effet, selon cet auteur : « Les clauses de ce contrat sont tellement déterminées par la nature de l'acte que la moindre modification les rendrait vaines et de nul effet ; en sorte que, bien qu'elles n'aient peut-être jamais été formellement énoncées, elles sont partout les mêmes, partout tacitement admises et reconnues » (Du Contrat Social, Livre I, Chap. VI nous soulignons).
En résumé, il s'agit donc, avec cette idée de contrat social :
D'expliquer aussi rationnellement (ou "naturellement") que possible (= sans invoquer la volonté divine) la sortie de l'état de nature
et la libre soumission des hommes au pouvoir souverain d'un Etat
. Le contrat social (aussi appelé pacte social) est donc essentiellement, en réalité, un contrat à vocation politique.
Il s'agit aussi, dans une large mesure, de constituer une théorie politique dans laquelle le pouvoir apparaisse limité. En ce sens, l'idée de contrat social a une fonction polémique.
* Notamment : Grotius (1583-1645), Hobbes (1588-1679), Pufendorf (1632-1694), Locke (1632-1704), Rousseau (1712-1778). Sur les différences entre ces théories, voir par exemple cette introduction chez Wikipedia.