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la conscience


 


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la conscience

Il existe deux notions de conscience :

  • Celle d'une représentation, même très simplifiées, du monde environnant, et de réactions à celui-ci. On parle alors de conscience du monde, en anglais awareness. C'est d'elle qu'on parle dans des expressions comme perdre conscience. Cette conscience-là est considérée comme présente chez les mammifères.
  • Celle d'une représentation, même très simplifiée, de sa propre existence. On parle alors de conscience de soi, en anglais consciousness. On l'attribue pour le moment essentiellement à l'homme.

La conscience dans ce second sens englobe logiquement celle du premier, puisque "se connaître" signifie nécessairement "se connaître dans ses rapports au monde" (y compris d'autres êtres potentiellement doués de conscience) ; la conscience dans ce second sens porte donc sur :

  • ce qui se passe dans l'esprit d'un individu : opérations cognitives, attitudes propositionnelles, aspects de sa personnalité et de ses actions (identité du soi et conscience morale), perceptions internes (corps propre) ;
  • le monde extérieur, sur l'environnement, sur des entités vivantes douées ou non de conscience (autrui).

L'étude de la conscience concerne plusieurs disciplines, comme la psychologie, la psychiatrie, la philosophie de l'esprit et la philosophie de l'action.

Le concept de conscience peut être opposée à l'inconscient, à l'inconscience, à l'inattention, à la distraction, au divertissement, etc.

Il existe de nombreuses théories qui s'efforcent de rendre compte de ce phénomène. A partir de ces théories, on peut mettre en avant quelques groupes de questions fondamentales :

  • quelle est la nature de la conscience (et, par suite, son origine et son développement) ?
  • quels sont ses caractéristiques ?
  • quel est son mode d'existence ? Comment peut-elle exister à partir d'entités non-conscientes ?
  • quelle est sa fonction ? A-t-elle une causalité propre et, si oui, de quelle nature ?
  • quelles relations la conscience entretient-elle avec les autres phénomènes de la réalité, physiques et mentaux ?

En résumé, il s'agit de décrire la conscience, de découvrir sa cause et de déterminer son rôle et sa valeur. Ce sujet fait l'objet de travaux de Daniell Dennett, Antonio Damasio et Jean-Pierre Changeux, ainsi que des sciences cognitives. Le modèle du spectateur cartésien est remis en cause car, fait remarquer Dennett, il veut expliquer la conscience par la conscience. Or expliquer exige que l'explication ne fasse pas appel elle-même à une compréhension de ce qu'on souhaite justement expliquer ("To explain means to explain away"). En d'autres termes, on n'aura expliqué la conscience que lorsque cela aura été fait en termes ne faisant pas intervenir le mot de "conscience". Sinon, on tombe dans un argument circulaire (voir l'article : sophismes).

Sommaire

Définitions

Le concept de conscience a de nombreux sens que l'on peut s'efforcer de distinguer, bien que dans certains cas ces différences soient surtout des différences de degrés :

  • La conscience comme sensation : tout être doué de sensibilité peut être dit conscient, dans la mesure où il perçoit son environnement et répond à des stimuli ;
  • la conscience spontanée, sentiment intérieur immédiat ; certains philosophes de l'Antiquité (par exemple les Stoïciens) parlent de toucher intérieur ;
  • on peut distinguer une étape supérieure, en signifiant par le mot conscience un état d'éveil de l'organisme, état qui différe du précédent par le fait qu'il ne se réduit pas à la passivité de la sensibilité (cf. en anglais, le mot wakefulness, vigilance, alerte); en ce sens, il n'y a pas de conscience dans l'état de sommeil profond ou dans le coma ;
  • Conscience de soi : la conscience est la présence de l'esprit à lui-même dans ses représentations, comme connaissance réflexive du sujet qui se sait percevant. Par cette présence, un individu prend connaissance, par un sentiment ou une intuition intérieurs, d'états psychiques qu'il se rapporte à lui-même en tant que sujet. Cette réflexivité renvoie à une unité problématique du moi et de la pensée, et à la croyance tout aussi problématique que nous sommes à l'origine de nos actes ; ce dernier sens est une connaissance de notre état conscient aux premiers sens. Le domaine d'application est assez imprécis et comporte des degrés : s'il s'agit d'une conscience claire et explicite, les enfants ne possèdent sans doute pas la conscience en ce sens ; s'il s'agit d'un degré moindre de conscience, d'une sorte d'éveil à soi, alors non seulement les enfants peuvent être considérés comme conscients, mais peut-être aussi certains animaux.
  • un autre sens du mot conscience a été introduit par le philosophe Thomas Nagel : il s'agit de la conscience pour un être de ce que cela fait d'être ce qu'il est.
  • la conscience comme conscience de quelque chose (conscience transitive, opposée à l'intransitivité du fait d'être conscient). Cette conscience renvoie à l'existence problématique du monde extérieur et à notre capacité de le connaître ;
  • la conscience intellectuelle, intuition des essences ou des concepts.
  • la conscience phénoménale, en tant que structure de notre expérience.

Dans l'ensemble de ces distinctions, on peut noter une conception de la conscience comme savoir de soi et perception immédiate de la pensée, et une autre comme sentiment de soi impliquant un sous-bassement obscur et un devenir conscient qui sont en général exclus de la première conception.

La conscience morale est le jugement moral de nos actions. Dans ce cas, la conscience nous permet de distinguer le bien du mal.

Histoire

Il n'existe aucun concept comparable à celui de conscience dans la philosophie grecque, et ce n'est qu'au XVIIème siècle que le terme devient un fondement de la reflexion sur l'esprit.

Chez certains auteurs romains, le mot latin prend une dimension morale dérivée du droit, exprimant le fait de se prendre soi-même pour témoin.

Le concept de conscience n'a été isolé de sa signification morale qu'à partir de Locke, dans son Essai sur l'entendement humain. Avant lui le mot conscience n'a jamais le sens moderne. En particulier, Descartes ne l'emploie quasiment jamais en ce sens, bien qu'il définisse la pensée comme une conscience des opérations qui se produisent en nous (cf. Principes de la philosophie).

C'est le traducteur de Locke, Pierre Coste, qui a introduit l'usage moderne du mot conscience (donc, en français, mais le sens du mot consciouness était bien sûr tout aussi nouveau) associé à l'idée d'un soi-même dont la conscience exprime l'identité.

Caractéristiques de la conscience

La conscience présente certains traits caractéristiques :

  • Le rapport au moi ;
  • la subjectivité : la conscience que j'ai de moi-même est distincte de celle d'autrui ;
  • la structure phénoménale ;
  • la mémoire ;
  • la disponibilité, ou liberté de la conscience à l'égard des objets du monde ;
  • la temporalité ;
  • la sélectivité ;
  • l'intentionnalité : toute conscience est conscience de quelque chose, est tournée vers autre chose qu'elle-même : "la conscience n'a pas de dedans, elle n'est rien que le dehors d'elle-même." (Sartre).
  • l'unité ou synthèse de l'expérience ;

Conscience de soi

La conscience s'accompagne de souvenirs, de sentiments, de sensations et de savoir que nous rapportons à une réalité intérieure que nous nommons moi. Cette conscience est appelée conscience de soi, et est structurée par la mémoire et l'entendement. Elle est en ce sens une unité synthétique sous-jacente à tous nos comportements volontaires. Les éléments qu'elle contient, souvenirs, sentiments, jugements, dépendent d'un contexte culturel, ce qui fait de la conscience de soi une réalité empirique changeante et multiple. L'unité et la permanence du moi ne sont donc pas garanties par l'unité de la conscience.

Le rapport en première personne

L'introspection est la méthode d'investigation de la conscience qui vient généralement la première à l'esprit. C'est un fait que nous pensons avoir un accès privilégié à notre esprit, accès dont la conscience serait l'expression. Mais l'investigation de notre vie mentale n'est certainement pas suffisante pour élaborer une théorie de la conscience étendue : "on ne peut pas, disait Auguste Comte, se mettre à la fenêtre pour se regarder passer dans la rue". Le sujet ne peut en effet s'observer objectivement puisqu'il est à la fois l'objet observé et le sujet qui observe, d'autant que la conscience se modifie elle-même en s'observant. Tout projet de psychologie scientifique impliquerait donc d'examiner la conscience à la troisième personne, même s'il faut alors se demander comment il est possible d'observer ainsi la conscience de l'extérieur.

Courant de conscience

L'idée de conscience de soi pose le problème de l'unité d'un sujet, d'un moi ou d'un conscience. On peut très généralement distinguer deux types d'hypothèses :

  • la conscience est l'expression d'une unité interne - le je du je pense ; cette unité peut être comprise de différentes manières :
    • unité d'un individu - le sujet pensant, voire "l'âme" (par exemple chez Descartes);
    • unité transcendantale - le sens interne comme conscience de mes contenus de conscience comme m'appartenant (Kant).
  • la conscience n'est qu'une liaison d'agrégats d'impressions (Hume) qui peut être décrite comme une suite plus ou moins cohérente de récits conernant un sujet purement virtuel - le moi. Aussi, "quand mes perceptions sont écartées pour un temps, comme par un sommeil tranquille, aussi longtemps je n'ai plus conscience de moi et on peut dire vraiment que je n'existe pas" (Hume, Traité de la nature humaine, I). Selon cette thèse, le moi n'est donc qu'une croyance entretenue par la mémoire et l'habitude d'éprouver la succession de nos impressions.

Conscience du monde extérieur

Selon Husserl, qui reprend un concept médiéval, toute conscience est conscience de quelque chose. Cela suppose que la conscience soit un effort d'attention qui se concentre autour d'un objet. Cette concentration est structurée par l'expérience ou par des catégories a priori de l'entendement, structures que l'on considère parfois comme les fondements de toute connaissance du monde extérieur. Dans l'idéalisme moderne la conscience est ainsi la source et l'origine de la science et de la philosophie.

Structure phénoménale de la conscience

A la question de savoir quelles relations la conscience entretient avec la réalité en général, une description phénoménologique répond que celle-ci a une structure spatiale et temporelle, structure qui est une organisation des concepts qui concernent notre expérience du monde et nous-mêmes en tant qu'acteurs de ce monde.

Conscience morale

C'est le sens premier du mot "conscience", que l'on trouve chez Cicéron et Quintillien, et qui dans la langue française reste sans concurrence jusqu'au XVIIe siècle (voir plus haut - section histoire).

La conscience psychologique est souvent évoquée comme une lumière, la conscience morale comme une voix : si la première nous "éclaire", la seconde nous "parle". La conscience morale désigne en effet le sentiment intérieur d'une norme du bien et du mal qui nous dit comment apprécier la valeur des conduites humaines, qu'il s'agisse des nôtres ou de celles d'autrui. C'est le démon qui fit condamner Socrate.

Cette "voix" de la conscience, qui se fait entendre dans l'individu est pourtant, selon Rousseau, la même en tout homme. Malgré la diversité et la variabilité des moeurs et des connaissances, elle est universelle : elle est en nous la voix de la nature, car "quoique toutes nos idées nous viennent du dehors, les sentiments qui les apprécient sont au-dedans de nous, et c'est par eux seuls que nous connaissons la convenance ou disconvenance qui existe entre nous et les choses que nous devons respecter ou fuir" (Emile, Livre IV). Tel un instinct, mais pourtant signe de notre liberté, elle ne nous trompe jamais, pour peu qu'on l'écoute vraiment : "Conscience ! Conscience ! instinct divin, immortelle et céleste voix ; guide assuré d'un être ignorant et borné, mais intelligent et libre ; juge infaillible du bien et du mal, qui rends l'homme semblable à Dieu, c'est toi qui fais l'excellence de sa nature et la moralité de ses actions ; sans toi je ne sens rien en moi qui m'élève au-dessus des bêtes, que le triste privilège de m'égarer d'erreurs en erreurs à l'aide d'un entendement sans règle et d'une raison sans principe" (ibid.).

Entendue ainsi, dit Alain, la conscience est "le savoir revenant sur lui-même et prenant pour centre la personne humaine elle-même, qui se met en demeure de décider et de se juger. Ce mouvement intérieur est dans toute pensée ; car celui qui ne se dit pas finalement : "que dois-je penser ?" ne peut pas être dit penser. La conscience est toujours implicitement morale ; et l'immoralité consiste toujours à ne point vouloir penser qu'on pense, et à ajourner le jugement intérieur. On nomme bien inconscients ceux qui ne se posent aucune question d'eux-mêmes à eux-mêmes" (Définitions, in Les Arts et les Dieux).

Pour Alain, il n'y a donc pas de morale sans délibération, ni de délibération sans conscience. Souvent la morale condamne, mais lorsqu'elle approuve, c'est encore au terme d'un examen de conscience, d'un retour sur soi de la conscience, de sorte que "toute la morale consiste à se savoir esprit", c'est-à-dire "obligé absolument" : c'est la conscience et elle seule qui nous dit notre devoir.

La question demeure cependant de savoir quelle origine attribuer à la conscience morale. Car si pour Rousseau "les actes de la conscience ne sont pas des jugements, mais des sentiments"(ibid.), il n'en sera ainsi pour Kant, qui considérera au contraire la conscience morale comme l'expression de la raison pratique - et encore moins pour Bergson, qui verra en elle le produit d'un conditionnement social, ou pour Freud, qui la situera comme l'héritière directe du surmoi (Le Malaise dans la culture, VIII), instance pourtant en majeure partie inconsciente.

Fonctions de la conscience

  • Régulation du comportement et interface avec le monde extérieur : selon la théorie de l' access consciousness, l'état de conscience est un accès à une information susceptible d'être utile à l'organisme et de le guider. La conscience est donc un état indépendant à la fois de ce que cela fait d'être conscient de telle ou telle chose et de toute idée de structure phénoménale.
  • Fonction sociales

Les théories de la conscience

Les questions de savoir ce qui caractérise la conscience, quelles sont ses fonctions et quels rapports elle entretient avec elle-même ne préjugent pas nécessairement du statut ontologique qu'il est possible de lui donner. On peut par exemple considérer que la conscience est une partie de la réalité qui se manifeste dans des états de conscience tout en étant plus qu'une simple abstraction produite à partir de l'adjectif "conscient". Cette thèse réaliste (au sens de la philosophie médiévale, voir Réalisme et nominalisme) n'a plus beaucoup de défenseurs de nos jours. L'une des raisons est que l'investigation descriptive ne rend pas nécessaire ce genre d'hypothèses réalistes. Voir Rasoir d'Occam.

  • Dualisme
  • Physicalisme
  • La conscience du point de vue matérialiste : voir page de discussion
  • Modèle de la société de l'esprit de Marvin Minsky, directement inspirée des travaux de Jean Piaget. Il considère la conscience comme l'effet de confrontation permanente de plusieurs centaines d' agents cognitifs, ce qui semble étayé par l'étude du mode de raisonnement des jeunes enfants.
  • Théories cognitives (Douglas Hofstadter, Daniel Dennett, Antonio Damasio
  • Théorie de Sir Roger Penrose sur le rôle des tubulines.

et même des approches totalement physiques, comme celle de Jean-Pierre Changeux, selon lequel les percepts et les concepts constituent des entités physiques se traduisant par des connexions physiques et logiques de neurones, qu'il entend mettre en évidence; c'est déjà le cas pour les percepts.

Quelques questions pour méditer

  • Peut-on parler de connaissance de soi ?
  • Qu'est-ce que se connaître soi-même ?
  • Que peut-on savoir de soi ?
  • Qu'est-ce qu'avoir bonne conscience ?
  • Suffit-il d'être conscient pour se connaître ?

Bibliographie

Voir aussi

Inconscient | Pensée | Immortalité | Perception | Esprit | Philosophie de l'esprit | Psychologie | Morale | Existence | Qualia

Liens externes

Citations et œuvres d'art sur la conscience (http://www.onelittleangel.com).

Théorie de la connaissance
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