Analyser le sujet

Le commentaire

En un sens, la dissertation est un "genre littéraire". Présentée ainsi, toutefois, on risque de la réduire à un pur exercice de rhétorique : même si la dissertation doit répondre à des exigences formelles (style, longueur, succession introduction - développement - conclusion...).,il serait sans doute plus eefficace de la définir comme un essai pour résoudre un problème, en l'occurrence philosophique.

Dès la première minute, vous serez tentés, et de plusieurs manières, et... il vous faudra résister : notamment, vous pourrez être tentés de répondre immédiatement à la question (= le sujet). Si cette tentation est forte, n'y résistez pas : notez votre réponse aussi précisément que possible dans un coin du brouillon, et notez aussi l'argument principal qui vous est "venu à l'esprit"... Mais surtout n'en restez pas là !
Vous devez en effet, de toute façon, regarder le sujet à la loupe, sans quoi le résultat risque fort d'être décevant : oubli de la polysémie des termes, déformation ou simplification du sujet, etc. Vous risquez fort de passer à côté du problème, et votre développement et sa conclusion. Un parcours méthodique du sens de la question est nécessaire : c'est ce que l'on appelle analyser le sujet ( <=3 pages vous attendent ici )... et c'est in-dis-pen-sable.

Plus généralement, pour réaliser une dissertation digne de ce nom, il faut des méthodes, et, bien sûr, des connaissances.

On croit volontiers qu'il est plus difficile de commencer que de continuer. Il y a sans doute un peu de vrai dans cette opinion (c'est le fameux "vertige de la page blanche"...). Pourtant, il n'est pas si facile de "continuer", par exemple une fois l'introduction à peu près au point.

En effet, vous devez garder à l'esprit qu'une "idée" trouvée n'est pas nécessairement une "bonne idée". Dans tout travail d'écriture, et notamment dans tout travail de réflexion, il faut en effet savoir jeter, parfois des éléments auxquels on tenait : "je le sais, donc je le mets"... Ou bien : "c'est bien dit, donc je le garde". Ou encore : "c'est l'idée qui me vient en premier, donc je la développe". Ce n'est pas un bon principe. Par exemple, ne tentez pas de "caser" à tout prix le "je pense donc je suis" de votre ami Descartes : il ne convient peut-être pas au sujet que vous avez choisi. De même, vous devrez presque certainement opérer de savants retours en arrière, pour vous assurer de la cohérence du "produit final". Tout ceci s'apprend - comme on dit, avec la pratique. Armez-vous de patience. C'est le prix à payer pour être honnête - avec votre correcteur, bien sûr (il le percevra, si si !), mais aussi avec vous-mêmes. Cette patience et cette honnêteté ne sont, il est vrai, pas faciles à atteindre, mais vous vous apercevrez aussi que votre nouvel état d'esprit vous conduira à un plaisir que vous ne connaissiez peut-être pas encore ;-)