=> 13/10/2004 : Merci de votre appréciation. A vrai dire, moi non plus, je ne suis pas pleinement satisfait du mot questionnement. Mais peut-être pas exactement pour la même raison que vous. Il est vrai que ce mot n'apparaît pas le Grand Robert (en 1980), mais il est reconnu, par exemple, par l'Institut National de la Langue Française, dont la base de données fondée sur plusieurs grands dictionnaires du 19e et du 20e siècle a servi à élaborer l'atlas sémantique visuel proposé par le CNRS <= Cliquez ce lien, puis le bouton Visualiser. En l'occurrence, le lien pointe sur les synonymes du mot interrogation (vous devez avoir installé Java sur votre machine).

Le questionnement, selon moi, diffère de la question, en quelque sorte comme l'activité productrice de la chose produite. Il est donc l'activité questionnante, la démarche interrogative, alors que la question est la formulation qu'on en donne - une phrase se terminant par un point d'interrogation. Deux questions différentes peuvent donc exprimer un questionnement identique. En ce sens, vous avez raison, on pourrait dire interrogation plutôt que questionnement, même si interrogation est plus ambigu, puisqu'il peut signifier aussi bien l'activité interrogative que la formulation de la question.

Cependant, dans le contexte de mon essai de codification des sujets de philosophie ('L'analyse littérale'), j'ai voulu indiquer qu'une partie de l'énoncé concernait la façon dont la (ou les) notion(s) étai(en)t interrogée(s). Ainsi, dans l'énoncé : « Nos désirs dérivent-ils de nos besoins ? », la question porte sur "nos désirs" : c'est la notion questionnée (= X), et elle questionne son origine : j'ai cru bon de nommer questionnement la manière particulière dont la notion X est questionnée. Et là je veux bien reconnaître que le mot n'est pas parfait. Il a toutefois, selon moi, un mérite pédagogique, en soulignant, par sa parenté avec les autres mots utilisés, la solidarité des différentes parties distinguées dans l'énoncé : X est la notion questionnée (ici = "nos désirs"), Y est la notion questionnante (= "nos besoins"), celle qui sert à interroger X, et la façon dont X est interrogée par Y est le questionnement. Peut-être vaudrait-il mieux, tout de même, employer interrogation, mais que diriez-vous de demande ?

...La question reste ouverte ! Quoi qu'il en soit je vous remercie de votre critique, dont je promets de tenir compte dès que possible.

PS (tardif) : vous m'avez finalement convaincu. J'ai opté pour demande.

Recevez toutes mes...